THEORIE " Comment les chorégraphes du 20 -ème siècle se sont appropriés les œuvres "

THEORIE - Chapitre 1

Comment le contexte de société influence le choix du chorégraphe dans la manière de s’emparer de l’œuvre ?

Sujet 1: Comment les chorégraphes du 20 -ème siècle se sont emparés des pièces du répertoire pour proposer de nouvelles œuvres ?

Sujet 2: L’art chorégraphique ne cesse de se renouveler, tout en prenant appui sur le passé.

Séquence d'apprentissage 1

Analyse du sujet

Définition :

Proposer de nouvelles œuvres nécessite de revisiter ces œuvres

Transposition : Reproduction d’une situation ou d’une condition dans un autre contexte


Relecture : dans le champ artistique c’est une approche de proximité avec la forme initiale il s’agit de reconnaître l’essence de l’œuvre et ses fondements



Reprise : c’est un morceau existant et qu’un autre interprète que son créateur au sens interprète original rejoue, ce terme induit l’idée de permanence de renouvellement, de continuité ou de rupture par rapport à l’essence même de l’œuvre


Détournement : la pratique du détournement engendre diversion, dérivation, décalage… par rapport à l’œuvre originale pour tendre vers une nouvelle œuvre, exemple garder le même vocabulaire en changeant l’intention. Un détournement affirme un parti prix : artistique, poétique, politique, humoristique, ironique, esthétique, conceptuel.

Questionnement :

De quelle manière le chorégraphe s’empare t’il de l’œuvre ?

Problématique :

L’auteur crée une nouvelle version d’une œuvre préexistante dont il s’inspire, comment ?

Il peut intervenir par choix personnel, par rapport à la quasi-totalité des dimensions de l’œuvre

Plan

1. Nous verrons comment les chorégraphes interviennent sur l’écriture chorégraphique pour transformer l’œuvre en lien avec les codes esthétiques d’une époque


2. Nous verrons comment les chorégraphes interviennent sur la thématique et le sens de leur pièce pour transformer l’œuvre initiale



3. Nous verrons que les chorégraphes interviennent sur la scénographie pour transformer l’œuvre initiale

ACTIVITES 1 pour construire le sujet: WorLd Café

Comment et pourquoi les chorégraphes du 20éme siècle ont revisité le sacre du printemps ? A partir des grilles d’analyses et de l’article «Le défi du sacre» du Julie Perrin vous répondrez à ce questionnement notamment en analysant les différents axes de relecture possibles 


1. Comparez ces trois images et notez les points de convergence et de différence.

La sacre du printemps, Nijinski, 1913



Le sacre du printemps, Béjart, 1959



Le sacre du printemps, PIna Bausch, 1975

Le sacre du printemps de Nijinski Le sacre du printemps de Béjart Le sacre du printemps de Pina
Contexte de la pièce chorégraphique
Le traitement du thème
Le traitement des composantes du mouvement
Le traitement de la scénographie
Ressources pédagogiques

Les œuvres chorégraphiques

"Le sacre du printemps" de Nijinski

Fiche

"Le sacre du printemps" de Maurice Béjart

Fiche

"Le sacre du printemps" de Pina Bausch

Fiche

Activité 2 Argumenter

2. A partir de l’article de Julie Perrin,  trouvez des arguments autour des trois relectures du sacre du printemps étudiées.


Table1/partie 1: Les chorégraphes transforment l'œuvre initiale en s’appropriant l’écriture chorégraphique


Table2/partie 2: Les chorégraphes transforment l'œuvre initiale en s’appropriant le thème


Table3/partie 3: Les chorégraphes transforment l'œuvre initiale en s’appropriant la scénographie


Article de Julie Perrin

ACTIVITES 3

Sujet: Comment et pourquoi les chorégraphes du 20éme siècle ont revisité le sacre du printemps ?


INTRODUCTION   

Accroche


Définition mot clef 1 + Questionnement


Définition mot clef 2 + Questionnement


Définition mot clef 3 + Questionnement


Questionnements + Problématique


Plan

PARTIE 1   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition


PARTIE 2   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition

PARTIE 3   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition

ACTIVITES 4

A l’aide de la grille d’évaluation des écrits des épreuves du baccalauréat spécialité DANSE, évaluer les copies des camarades de classe et proposer une appréciation argumentée de votre notation. 

Séquence d'apprentissage 2

Sujet : Comment et pourquoi les chorégraphes du 20 éme siècle ont revisité le lac des cygnes? vous répondrez à cette question notamment en analysant les différents axes de relecture possibles du lac des cygnes.

ACTIVITES 1 pour comprendre le sujet:

Comment et pourquoi les chorégraphes du 20 éme siècle ont revisité le lac des cygnes? A partir des images ci dessous, trouver les différences et ressemblances de ces quatre lacs des cygnes?

Le lac des cygnes, Mats Ek, Ballet Cullberg, 1987

Le lac des cygnes Matthew Bourne, 1995

Le lac des cygnes, Masilo Dada, 2012

ACTIVITES 2 argumenter:

Trouvez des arguments autour des trois relectures du lac des cygnes étudiées en analysant les vidéos suivantes et en vous aidant des documents proposés..


Table 1/partie 1: Les chorégraphes transforme l’œuvre initiale en s’appropriant le thème

Table 2/partie 2: Les chorégraphes transforme l’œuvre initiale en s’appropriant l’écriture chorégraphique

Table 3/partie 3: Les chorégraphes transforme l’œuvre initiale en s’appropriant la scénographie


Le lac des cygnes de Mats Ek

Le lac des cygnes de Masilo Dada

Le lac des Cygnes, Petipa & Ivanov

-HISTOIRE DU BALLET

Le jeune prince Siegfried fête sa majorité. Sa mère lui annonce que le jour suivant, au cours d’un grand bal pour son anniversaire, il devra choisir une épouse. Vexé de ne pouvoir choisir celle-ci par amour, il se rend durant la nuit dans la forêt. C’est alors qu’il voit passer une nuée de cygnes. Une fois les cygnes parvenus près d’un lac, il épaule son arbalète, s’apprêtant à tirer, mais il s’arrête aussitôt ; devant lui se tient une belle femme vêtue de plumes de cygne blanches. Enamourés, ils dansent et Siegfried apprend que la jeune femme est en fait Odette. Un terrible sorcier, Von Rothbart, la captura et lui jeta un sort ; le jour, elle serait transformée en cygne et la nuit, elle redeviendrait femme.. Ayant appris son histoire, le prince Siegfried, fou amoureux d’elle, ressent alors beaucoup de pitié pour elle. Il commence à lui déclarer son amour - ce qui rend le sort de plus en plus impuissant. Von Rothbart apparaît. Siegfried menace de le tuer mais Odette intervient ; si Von Rothbart meurt avant que le sort ne soit brisé, le sort sera irréversible. Le seul moyen de briser le sort est que le prince épouse Odette.

Le lendemain, au bal, à la suite des candidates fiancées, survient le sorcier Rothbart, avec sa fille Odile, vêtue de noir (le cygne noir), qui est le sosie d’Odette. Abusé par la ressemblance, Siegfried danse avec elle, lui déclare son amour et annonce à la cour qu’il compte l’épouser. Au moment où vont être célébrées les noces, la véritable Odette apparaît. Horrifié et conscient de sa méprise, Siegfried court vers le lac des cygnes. 

Il existe différentes fins :

▪ L’amour véritable d’Odette et de Siegfried vainc Von Rothbart, qui meurt ;

▪ Siegfried ayant déclaré son amour à Odile, il condamne, sans le savoir, Odette à demeurer un cygne pour toujours. Elle se suicide en se jetant dans les eaux du lac. Le prince se jette lui aussi dans le lac. Cet acte d’amour et de sacrifice détruit Von Rothbart et ses pouvoirs et les amants s’élèvent au paradis en une apothéose ;

▪ Siegfried court au lac et supplie Odette de lui pardonner. Il la prend dans ses bras mais elle meurt. Les eaux du lac montent et les engloutissent tous les deux;

▪ Siegfried ayant déclaré son amour à Odile, il condamne, sans le savoir, Odette à demeurer un cygne pour toujours. Odette s’envole sous la forme d’un cygne et Siegfried est abandonné.

-COLLABORATIONS

Ballet en 4 tableaux et une apothéose (la fin) crée en 1895 au théâtre Marinski de St Petersbourg

Musique Tchaïkowski

Le Lac des cygnes est le premier ballet dont la musique fut créée par un compositeur symphonique. Depuis la seconde moitié du xixe siècle, on confiait habituellement la partition à des compositeurs connus et spécialisés dans la musique de ballet : ils créaient de nombreuses mélodies, claires, enjouées, rythmées, en vogue pour le ballet. Tchaïkovski admirait surtout la musique de Léo Delibes ou d’Adolphe Adam. La partition de Giselle (1844) d’Adolphe Adam lui plaisait beaucoup : Adam avait utilisé la technique du leitmotiv, en associant des thèmes à un personnage ou une atmosphère ; C’est ce que fit Tchaïkovski dans le Lac des cygnes ou La Belle au bois dormant. Tchaïkovski composa la musique du ballet entre août 1875 et avril 1876. La Danse russe de l’acte III fut ajoutée en février 1877 et le pas de deux de l’acte III en avril 1877. 

Chorégraphie de Marius Petipa pour les actes 1 et 3 et de Ivanov pour les actes 2 et 4

On remarque le contraste des styles différents des deux chorégraphes

- Petipa: virtuosité pompeuse, brillants pas de trois, danse paysanne, danses de caractères du bal et fameux pas de deux du cygne moir

- Ivanov: douce poésie au bord du lac, inspirée du lyrisme de la partition musicale, Déploiement du corps de ballet féminin d’une grande richesse, sensibilité des ports de tête et des ports de bras

Ces deux styles assemblés ne nuisent pas à la cohésion du spectacle

 MAÎTRES, ECOLE, FILIATION

- Ecole de danse de St Pertersbourg

- Devient le protégé de Diaghilev directeur des ballets russes en 1908 qui le licenciera en 1913 parce qu’il s’est marié pour le ré engager en 1916 pour ses tournées américaines

- S’appuiera sur L’Eurythmie de Dalcroze pour créer le Sacre 

SOURCES D’INSPIRATION

La thématique : importance du thème du cygne dans l’imaginaire occidental à travers des références philosophiques et littéraires de Platon à Mallarmé, musicales (exemple : Lohengrin de Richard Wagner), filmiques (exemple : Ludwig de Luchino Visconti) et du thème de la métamorphose nocturne de la femme dans la mythologie populaire ; Les légendes de jeunes filles transformées en cygne par maléfice sont présentes dans de nombreuses mythologies et dans l’œuvre de nombreux écrivains. Ces légendes sont à l’origine ici du thème très romantique du “drame de la fatalité”. Petipa l’adoucit et tend à en faire en conte de fées 


COMMENTAIRES & héritage

Les relectures nombreuses du Lac des cygnes restent romantiques ou bien s’intéressent de plus en plus à la personnalité du prince, aux motivations psychologiques qui l’animent jusqu’à suggérer une homosexualité latente

1976 Neumeier, fait référence à Louis II de Bavière.

1986 Mats Ek en donne une version très psychanalytique 

1987 Noureev

1995 Matthew Bourne (Swan Lack) qui confie la figure des cygnes à un corps de ballet masculin peut créer son propre rythme (musicalité intérieure) ou suivre un rythme extérieur (musique) ou « jouer » avec le rythme (s’en distancier, le retrouver, l’inverser,...).

Syntaxe, écriture spatiale, phrasé

Petipa développe le “grand ballet” en 3 ou 4 actes qui dure toute une soirée avec mise en scène imposante et nombreux interprètes. Il construit ses intrigues en alternant pantomime et séquences dansées. Il déploie le corps de ballet dans des espaces géométriques (lignes diagonale, cercle) dans des formes empruntées aux codes sociaux (révérences, défilés), invente des danses de groupe (pas de six, cinq, trois). Il met en valeur les solistes dans des soli et dans les pas de deux auquel il donne sa strucutre (adage, variation homme, variation femme, coda). Il adapte ses pas aux qualités de ses interprètes féminines laissant à d’autres chorégraphes l’écriture des rôles masculins. Il affectionne les divertissement de caractère (italien polonais, espagnol, russe) et emprunte leurs pas aux danses traditionnelles

Il recherche la virtuosité dans ses enchainements de pas comme par exemple dans la série de fouettés d’Odette 

La ballerine italienne Pierina Legnani, excellente danseuse, durant le « grand pas » de l’Acte III fit, en improvisant, trente-deux fouettés en tournant et fut la première ballerine à avoir accompli un tel exploit. Le public impressionné demanda un bis, et elle répéta ce qu’elle venait de faire, avec vingt-huit fouettés en tournant. Selon la presse, la ballerine ne « bougea pas d’un pouce de l’endroit où elle avait commencé » ses fouettés. Les fouettés en tournant restèrent depuis lors dans la chorégraphie du Lac des cygnes.


Matthew Bourne - Chorégraphe anglais


Biographie Matthew Bourne

C’est assez tardivement, à l’âge de 22 ans, que Matthew Bourne entame ses études de chorégraphie au Laban Centre. 

Suite à sa formation, il fonde en 1987 sa propre compagnie de danse et la baptise Adventures in Motion Picture. Sa première production s’intitule ‘Overloap Lovers’ et marque le début de sa carrière de chorégraphe. Son oeuvre la plus vue est certainement la séquence finale du film ‘Billy Elliot’ où le danseur éponyme interprète ‘Le Lac des cygnes’. 

Passionné par le répertoire du ballet russe, Matthew Bourne monte ‘L’Oiseau de feu’ de Stravinski en 1988, ‘Casse-Noisette’ de Tchaïkovski en 1993 ou encore ‘Cendrillon’ de Prokofiev en 1997. Aussi à l’aise dans la chorégraphie de ballets classiques que dans la création de comédies musicales, Bourne développe des adaptations qui rencontrent un succès mondial. Le chorégraphe entame en 2005, une tournée mondiale avec son adaptation de ‘Edward aux mains d’argent’ d’après le film de Tim Burton. 

Lauréat de nombreux prix, Matthew Bourne est un chorégraphe ambitieux et populaire, depuis 2006,il est résident permanent avec sa compagnie du Sadlers Wells Theatre.


Interview de Matthew Bourne :

À l’occasion de la reprise de son spectacle à Paris, Matthew Bourne a donné une interview qui éclaire sa conception du ballet en général et du Lac des cygnes en particulier.


Qu’est-ce qui vous attire dans les œuvres classiques ? Une musique superbe et des histoires superbes. Mais par-dessus tout, je dois dire que c’est la musique qui m’attire initialement. Je n’ai pas de formation musicale formelle et je peux donc uniquement étudier la musique en l’écoutant à de multiples reprises jusqu’à ce que j’aie l’impression de la comprendre (...). Il faut que j’aime passionnément la partition avec laquelle je travaille et que je ressente le désir de la communiquer au public. C’est pourquoi je suis attiré par les grands ballets et par la musique de Tchaïkovski en particulier. Elle est tellement mélodique, dramatique, palpitante que je ne m’en lasse jamais (...). Les grands ballets ont également des scénarios très simples mais puissants, qui s’intéressent aux thèmes universels de l’amour et de la trahison, du bien et du mal et créent une atmosphère constante de magie et de mystère. À partir de là, je peux développer une version très personnelle autour de l’histoire d’origine.


Qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré dans le Lac des Cygnes ? C’est le premier ballet auquel j’ai assisté, interprété par le Scottish Ballet en 1979. Auparavant, mes seuls contacts avec la danse avaient été au cinéma et dans les comédies musicales. Mon idole était Fred Astaire. J’étais très surpris par la vitesse du mouvement des cygnes. Comme je n’avais jamais vu de ballet, je pensais que ce serait un spectacle majestueux et lyrique mais c’était bizarre et merveilleux. J’étais mordu ! (...) La variété de cette œuvre m’attire également beaucoup. J’entrevoyais la possibilité de créer une histoire très humaine, dotée d’un énorme potentiel dramatique, de me laisser aller à mes tendances plus satiriques et humoristiques tout en créant des suites entières de mouvements abstraits, tout cela sur la musique de danse parmi les meilleures jamais composées. Irrésistible ! 


Pourquoi un cygne mâle ? L’idée d’un cygne masculin est tout à fait logique pour moi : la force, la beauté, l’envergure des ailes de ces oiseaux me rappelle la musculature d’un danseur beaucoup plus qu’une ballerine en tutu blanc. La ballerine réussit à suggérer la beauté sereine de l’oiseau qui glisse sur l’eau mais l’une de ces images que nous avons étudiées durant les répétitions était un film au ralenti d’un cygne qui attaquait un petit bateau de pêche (pour protéger ses petits, je crois) et c’était terrifiant. Nous voulions exprimer le côté plus violent des cygnes. C’était également plus facile de créer une nouvelle chorégraphie et de nouvelles images avec ce changement de sexe. La vision d’une ballerine dans le rôle du cygne est tellement incrustée dans l’esprit de chacun qu’il aurait été extrêmement difficile de remplacer cette image par mes idées si j’avais utilisé des danseuses. En utilisant des hommes, on efface toutes ces images dans l’esprit du public et on libère son imagination (...). 

Je pense également que je voulais faire des expériences avec la danse masculine, tenter de créer quelque chose de beau et de lyrique pour les danseurs en laissant leur virilité absolument intacte. Je voulais aussi que les scènes où figurent les cygnes soient chargées de sexualité, de sensualité et d’audace, mais sans la parade d’égos machistes qui est l’apanage de beaucoup de chorégraphies réalisées pour des danseurs. 

Le lac des cygnes et l’identité sexuelle

Au XXIe siècle, plus de cent ans après sa conception, il est difficile de trouver une compagnie de ballet qui n’ait pas joué Le Lac des cygnes. Le Lac des cygnes fut le premier ballet de Tchaïkovski et fut créé en 1877. La production originale chorégraphiée par Julius Reisinger n’a pas été un succès absolu, mais a été suffisante pour encourager Tchaïkovski à continuer à écrire des ballets sous la forme de La Belle au bois dormant et Casse-Noisette. En se référant à lui-même, on donne l’impression que Tchaïkovski a abordé sa propre mélancolie dans l’œuvre ainsi que la relation entre lui et le destin.

 La relation entre Tchaïkovski et son écriture symphonique, la Symphonie n° 6 en particulier, est explorée en profondeur par Timothy Jackson. Au début, il n’acceptait que mon amour, mais maintenant il semble y répondre. Nous acceptons qu’il n’y aurait aucune preuve documentée d’une relation amoureuse entre les deux, mais il est clair que Tchaïkovski avait des sentiments pour son neveu qui étaient plus intenses que ceux d’un oncle, désignant également Davidov comme son héritier à sa mort. Jackson s’appuie sur cela, citant « l’amour innommable de Tchaïkovski pour Bob » comme programme et message qu’il voulait révéler au public dans la Symphonie pathétique.

 Bien que Tchaïkovski y ait eu peu d’implication directe lui-même, c’est la version qui est encore jouée aujourd’hui. Il a eu beaucoup de succès et c’est la production qui a le plus influencé les chorégraphes ultérieurs tels que Matthew Bourne. Bien que de nombreux ballets aient subi des changements d’intrigue et de structure après leur première édition, les deux versions du XIXe siècle du Lac des cygnes ont conservé la même structure d’intrigue. Le Lac des cygnes raconte l’histoire de Siegfried, un prince à qui on dit qu’il doit se marier, après quoi il part à la chasse avec ses amis et rencontre Odette.

 Odette explique qu’elle est liée par la malédiction maléfique de Rothbart qui ne peut être brisée que lorsque quelqu’un lui promet son amour. Siegfried le fait et l’acte se poursuit avec une série de pas de 

deux et de danses d’ensemble du corps de ballet. Dans le livre, La vie et les lettres de Tchaïkovski, il n’y a que neuf mentions du Lac des cygnes, y compris une discussion sur les raisons pour lesquelles il a été choisi comme sujet et son manque de succès en 1877. Compte tenu du thème de l’amour impossible, il n’est pas inconcevable que Modest ait supprimé des lettres qui, selon lui, pourraient nuire à la réputation de Tchaïkovski.

 Le Lac des cygnes de Matthew Bourne sera discuté au chapitre quatre, et mentionné dans le chapitre trois. Cette production de 1995 aborde directement le thème du cygne et de l’amour impossible et a reçu un succès considérable. Son utilisation de cygnes mâles à la place du corps féminin a attiré l’attention, changeant évidemment la nature de la relation entre Siegfried et le cygne et la rendant homosexuelle. Cela rend la production de Bourne très importante dans le contexte d’une considération du Lac des cygnes et de la propre vie de Tchaïkovski.

 Bourne a discuté de l’influence du cygne dans un certain nombre d’interviews, ce qui aide à démontrer l’impact qu’il a sur la production. L’idée de l’amour impossible et son lien avec l’homosexualité sont donc une composante importante de la production de Bourne.

Avant de regarder le ballet de Tchaïkovski, la place du cygne dans l’histoire culturelle à travers l’Europe doit être examinée, en particulier son utilisation comme symbole de qualités allant du pouvoir à la beauté, y compris dans la mythologie, la poésie et l’art. Les cygnes du ballet sont probablement influencés par beaucoup de ces cygnes historiques. À partir de la mythologie grecque, Léda, reine de Sparte, a été séduite par le dieu Zeus sous les traits d’un cygne. Outre le conte de Léda, le cygne est également lié au dieu Apollon et Aphrodite, dont le char était tiré par des cygnes.

L’association du cygne avec d’autres dieux suggère l’apparence d’un cygne comme un choix logique pour Zeus pour attirer Léda. La légende de Léda et du Cygne a été immortalisée au fil des ans dans la peinture et la poésie, inspirant de nombreuses perspectives différentes. Dans une autre légende germanique liée aux cygnes, le dieu Odin préside le Valhalla, la demeure des morts. Les Valkyries prendraient l’apparence d’un cygne, leurs vêtements avec des plumes de cygne leur permettant de voler.

 Si une jeune fille était vue avec un humain sans son apparence de cygne, elle deviendrait mortelle. L’apparence majestueuse du cygne, représentant un puissant guerrier associé à la mort, prend ainsi la parole. Une autre connexion wagnérienne se trouve à Lohengrin où le héros éponyme voyage sur un bateau tiré par un cygne. Lohengrin a touché une corde sensible avec le roi de Bavière, Louis II, souvent connu sous le nom de roi cygne ou roi fou de Bavière.

 Ludwig aimait le cygne pour sa « beauté et sa distance royale » et son association avec la retraite de sa famille à Hohenschwangu. L’amour de Ludwig pour les cygnes était démontré par les images d’eux qu’il possédait et le scellement de ses lettres avec un cygne et une croix. Regarder les opéras de Wagner a donné vie à son amour des cygnes, ce qui l’a conduit à une amitié personnelle avec le compositeur. Les sentiments forts de Ludwig à propos de Lohengrin sont démontrés par l’organisation d’une performance avec un acteur habillé comme le personnage de Lohengrin, tiré à travers un lac par un cygne artificiel accompagné d’un orchestre jouant les passages pertinents de l’opéra.

 Le statut royal et prestigieux des cygnes ici est magnifié par l’obsession du roi Louis II ainsi que par son statut. Le roi Louis II et son obsession du cygne ont également influencé le personnage de Siegfried dans les productions du Lac des cygnes, comme on le découvrira dans les chapitres suivants. La relation entre le roi Louis II et les cygnes fait entrer le cygne, son imagerie et son symbolisme dans le même siècle que Tchaïkovski. La dernière association avec les cygnes est le concept d’un chant du cygne, l’idée qu’avant de mourir, un cygne, muet toute sa vie, chanterait une belle mélodie.





PARTIE I LE BALLET AU XIXE SIÈCLE

On peut également noter que les cygnes ont beaucoup en commun avec le danseur de ballet classique. Laroche croyait que c’était cette évasion du réalisme qui attirait Tchaïkovski vers le ballet. Warrack a également déclaré cela, décrivant l’opéra comme une expression de la vie et le ballet comme un soulagement de la vie. Cela pourrait peut-être être la raison pour laquelle les sentiments de Tchaïkovski sont projetés sur le cygne.

 Dans une forme d’art qui était considérée comme éloignée du réalisme, personne à l’époque ne jugerait que le ballet aurait pu être une projection des sentiments intérieurs de Tchaïkovski. Ceci est différent de son écriture symphonique où le programme autobiographique et le lien avec son neveu dans la Sixième Symphonie ont clairement créé le lien que Tchaïkovski était homosexuel, comme discuté précédemment. De cette façon, le ballet était à la fois une évasion du thème du réalisme, mais aussi une évasion de la vie réelle dans laquelle Tchaïkovski ne pouvait pas avoir la vie qu’il désirait. Marius Petipa Le ballet russe dans la seconde moitié du XIXe siècle était dominé par Marius Petipa, danseur de ballet et chorégraphe français, qui a transmis les idées et les traditions de l’école de ballet française.

 Le ballet russe qui met en valeur les acrobaties et la virtuosité technique du ballet classique. « Bien que les histoires d’amour et les choix faits par les personnages aient été racontés du point de vue des deux sexes, ceux qui sont orientés vers les hommes sont les plus connus. Giselle, La Sylphide et Le Lac des cygnes sont toutes des œuvres canoniques du répertoire du ballet. Le Lac des cygnes illustre le ballet romantique sous Petipa en mettant l’accent sur les femmes et la danse féminine et avec le cygne, symbole de l’amour impossible, devenant le point culminant de l’histoire. .

 Comme l’explique Burt, les hommes devaient choisir entre la « bonne » personne et celle qui est « plus romantique et inaccessible ». Bien qu’ils soient basés sur le modèle romantique, chacun a une issue tragique et promeut le thème de l’amour impossible. Giselle et La Sylphide Se concentrer sur Giselle et La Sylphide, que Scholl appelle l’inspiration de Petipa, met en lumière la figure délicate comme un type de ballet. En tant que corps de wilis, ce ballet met l’accent sur les qualités féminines, sans parler de mettre en avant une association entre la couleur blanche et les robes de mariée.

 Pour Tchaïkovski au moins, cela aurait pu devenir un symbole de quelque chose de plus que l’intrigue du ballet, en regardant vers des aspects de sa vie. » Les chercheurs ont débattu de l’idée que ces créatures éthérées peuvent être un symbole pour quelque chose de plus que la romance du ballet, à savoir l’amour homosexuel. Dans son livre A Queer History of the Ballet, Stoneley suggère que Le Lac des cygnes et d’autres œuvres similaires peuvent être « une projection ou un point d’identification » pour les hommes et les femmes qui ne figurent pas dans le ballet. Nulle part en Europe l’homosexualité n’a été publiquement ou légalement acceptable au XIXe siècle, comme l’a démontré le procès d’Oscar Wilde au Royaume-Uni.

En Russie, la loi interdisant aux hommes de coucher avec d’autres hommes a été adoptée en 1832. L’amour homosexuel, en bref, était fermé. La relation entre le ballet et l’homosexualité entre également dans l’équation. Stoneley ouvre A Queer History of the Ballet en reconnaissant que le ballet et l’homosexualité étaient liés au XXe siècle, décrivant cette situation comme « à la fois « de notoriété publique » et « étouffée » ».

 Il s’agit en particulier du travail des Ballets russes de Diaghilev au début du XXe siècle, d’autant plus que Diaghilev était ouvert sur son homosexualité et sa relation avec Nijinsky. Compte tenu des lois et des attitudes à l’égard de l’homosexualité au XIXe siècle, comme nous le verrons bientôt, l’ouverture était rare. Cependant, les craintes de l’homosexualité peuvent être liées à l’abandon de la danse masculine au XIXe siècle. Alors que Marius Petipa favorisait clairement la danse féminine, il y a d’autres raisons de réorienter le ballet loin des hommes. Selon Siegmund, le physique masculin, en particulier celui d’un homme de la classe ouvrière, ne serait pas idéal dans ce nouveau ballet.

PARTIE II HOMOSEXUALITÉ AU XIXE SIÈCLE RUSSIE

 Lorsque l’on considère Tchaïkovski comme un homosexuel et ses implications pour Le Lac des cygnes, il est important de situer l’homosexualité en Russie dans le contexte du XIXe siècle. Les lois russes incriminaient les actes d’homosexualité. Pierre le Grand a imposé une interdiction militaire en 1716, étendue aux civils en 1832 dans l’article 995 interdisant aux hommes de mentir avec des hommes et menaçant de punir l’exil en Sibérie. Les informations sur les relations homosexuelles avant la révolution russe comprennent généralement une discussion sur une culture des faveurs entre les maîtres et leurs serviteurs.


 Selon Stoneley, l’homme de la classe supérieure à la fin du XIXe siècle « se reconnaît – comme ayant des désirs constants et particuliers qui le distinguent ». Un exemple spécifique de ceci est la culture dans les bains publics masculins à la fin du XIXe siècle où les préposés servaient la clientèle. Les actes homosexuels semblent donc avoir eu lieu à huis clos, en même temps que le mariage, et comprenaient parfois des « méfaits de gentlemen ». Il n’y a aucune information sur le fait qu’un homme ait ouvertement une seule relation homosexuelle avec un autre significatif comme dans la culture occidentale d’aujourd’hui.


 L’invocation de la prostitution féminine ici est intéressante car elle suggère que la plupart des hommes de cette culture n’étaient peut-être pas homosexuels « à plein temps ». Une impression claire est donc donnée du monde dans lequel Tchaïkovski a vécu. Stoneley décrit cette sous-culture comme une « culture effrayante » car les hommes étaient jugés publiquement pour des actes d’homosexualité. Après le mariage, alors que la vie de Tchaïkovski commençait à s’effondrer, ses frères l’implorèrent de demander le divorce d’Antonina. Warrack a déclaré que les motifs de divorce qu’ils avaient proposés étaient l’adultère de la part de Tchaïkovski. Du point de vue de Tchaïkovski, il aurait été bien pire d’admettre son homosexualité que d’avouer l’adultère. La puissante mélancolie de Tchaïkovski peut être liée à l’amour impossible du ballet Le Lac des cygnes. Dans le ballet romantique, le protagoniste masculin doit choisir entre son choix évident et le choix romantique et introuvable .



 Il est intéressant de considérer à quel point Tchaïkovski lui-même incarne le thème sous-jacent de l’amour impossible dans le ballet romantique. Volkov a décrit le ballet comme une échappatoire pour Tchaïkovski à sa vie malheureuse, « tourmenté par son homosexualité ». Pourtant, une grande partie de son premier ballet semble se rapporter à sa propre vie.


PARTIE III TCHAIKOVSKY ET SWAN LAKE

 Le Lac des cygnes a été le premier ballet de Tchaïkovski et, qu’il ait eu ou non beaucoup d’impact sur l’intrigue, des parallèles existent entre sa vie et celle du prince Siegfried. Comme Tchaïkovski l’a lui-même admis, il a ressenti le besoin de se marier. Cela résoudrait tous les problèmes liés à l’homosexualité et empêcherait probablement les autres de l’associer à elle. « Il ne reste aucune trace de gaieté et d’amour du plaisir en moi. »

 Brown discute de cette lettre en relation avec son ami Vladimir Shilovsky qui s’est marié au début de 1877, ce qui a perturbé la relation entre les deux hommes. Des similitudes entre Tchaïkovski et Siegfried peuvent être vues dans le récit du Lac des cygnes. Le ballet commence avec beaucoup de gaieté, mais se tourne rapidement vers le thème principal de l’intrigue, la reine disant à Siegfried qu’il doit se marier. Siegfried, à la fin de cette interaction avec sa mère, choisit d’aller chasser avec ses amis,

impliquant une rébellion contre cette action, où il rencontre alors Odette. Siegfried, dans le

premier acte, est montré en train de boire avec ses compagnons et de ne faire aucun effort

particulier avec quiconque est présenté par sa mère.

Dans la version de 1877 du ballet du premier acte, cela est démontré par Benno, l’ami de Siegfried, qui danse avec deux filles tandis que Siegfried choisit de s’asseoir. Dans le contexte des danses villageoises orientées vers un style folklorique, cela provoque des problèmes de partenariat qui font implicitement une déclaration sur les intentions de Siegfried. Que les liens aient été intentionnels ou non, Sporton explique comment les « conflits de la vie de Tchaïkovski ont un parallèle clair dans les tentatives vouées à l’échec de Siegfried d’éviter son destin ». « Le lien entre Tchaïkovski et Siegfried est important à étudier, car leurs qualités communes leur donnent à tous deux une raison de se tourner vers les qualités symboliques du cygne. Tchaïkovski et Siegfried ont tous deux besoin de se marier contre leur gré, consolidant le cygne comme symbole d’amour impossible. Le Cygne L’identification de Siegfried comme un personnage qui tente de s’échapper permet d’examiner les significations potentielles du cygne. Tout comme le ballet était une évasion pour Tchaïkovski, selon Volkov, la rencontre avec Odette était une évasion pour Siegfried. Siegfried n’a rencontré Odette en premier lieu que parce qu’il a choisi d’aller à la chasse avec ses amis après l’annonce qu’il devait choisir un partenaire dans le mariage. Les deux personnages s’unissent sur leurs malheurs, à savoir la malédiction d’Odette et le besoin de mariage de Siegfried. Comme mentionné ci-dessus, le neveu de Tchaïkovski, Ivan Lvovich, a enregistré en juin 1871 que Tchaïkovski avait composé un court ballet pour lui et ses frères et soeurs intitulé Ozero Lebedeye, « Le lac des cygnes ». Les premier et troisième actes montrent le monde du prince Siegfried dans la vie de la cour reflété par le monde des cygnes dans les deuxième et quatrième actes. Asafiev affirmait que le monde fantastique des cygnes ne devait pas être pris au pied de la lettre, mais comme une conception de l’artiste sensible ... les images romantiques de conte de fées du Lac des cygnes, soutient-il, « sont humanisées par Tchaïkovski à un tel degré que le drame du cygne et de Siegfried émeut comme un drame de l’actualité ». On peut émettre l’hypothèse que les deuxième et quatrième actes ne se produisent pas dans le monde réel, mais plutôt dans l’esprit du prince. Cela se développe à partir de l’idée que le prince ne veut pas avoir de relation avec l’une des filles du premier acte ou avec l’une des femmes suggérées de la scène de la cour de l’acte trois. L’utilisation d’un hôpital psychiatrique dans l’acte final indique que la santé mentale du prince est en cause. Le ballet montre un certain nombre de personnes en blouse blanche évaluant le

prince et aidant à faire face à sa folie en le sédatif. Avec l’état mental du Prince en question, il semble probable que les cygnes soient le fruit de son imagination ou une hallucination. Tous ces éléments sont présents dans le Lac des cygnes de 1895. Pour Tchaïkovski, ce serait un monde où il pourrait ouvertement et confortablement être homosexuel et pour Siegfried, cela signifierait qu’il épouserait qui il voulait et ne se soucierait

pas du stress de la vie noble. Le Lac des cygnes montre que Siegfried et Odette ont des objectifs similaires. Les deux sont sévèrement restreints, Siegfried par la monarchie et Odette par la malédiction de Rothbart. La distinction entre réalité et fantaisie est donc associée au cygne, qui à son tour représente les désirs de Siegfried et de Tchaïkovski.

Le lien entre le cygne et le chant du cygne et, à son tour, la mort ont un lien important avec le lac des cygnes. Pour Bourne, la rencontre finale avec les cygnes, la mort du cygne principal et la folie du prince semblent se dérouler dans la tête de Siegfried. Les cygnes croient que leur chef les a trahis en interagissant avec un humain et choisissent de le tuer. Dans la production de Bourne, il n’y a aucun indice visible pour suggérer ce qui tue réellement le Prince. Pour Goltsmann, le cygne mourant est un symbole soviétique, qui s’inspire de la notion de cygnes en tant que médiateurs entre les mondes des vivants et des morts. Elle la relie aux courts règnes des dirigeants soviétiques au XXe siècle, conférant ainsi une qualité russe distinctive aux cygnes du ballet de Tchaïkovski. Le Lac des cygnes et Le Cygne mourant ont tous deux été créés en Russie, un pays qui réfléchissait au destin, il est donc intéressant de voir comment ce symbolisme apparaît à travers le symbole du cygne.

PARTIE 4 BOURNE ET SWAN LAKE

Le cygne avait une signification pour Bourne en tant que symbole de liberté. Dans la production de Bourne, c’est l’attitude froide de la mère envers le Prince qui le pousse à adorer la figure du cygne. Pour le Prince qui sent qu’il n’a rien, le Cygne apparaît au moment où il en a besoin et change sa vie. Dans Le Lac des cygnes de Bourne, cependant, on ne sait rien du cygne et nous vivons l’histoire entièrement à travers les yeux du Prince. Le cygne mâle Contrairement aux productions du XIXe siècle où le cygne est une ballerine éthérée, Bourne fait du cygne une créature effrayante se nourrissant de leur agressivité bien connue, en particulier lorsqu’il s’agit de protéger leurs petits. Le pas de deux entre le Prince et le Cygne en est un exemple. Il y a de nombreuses fois où le Prince essaie d’embrasser le cygne mais est rejeté et repoussé.

Le cygne et la publicité

L’une des premières images publicitaires publiées du Lac des cygnes de Matthew Bourne montre le Prince nu et embrassant le Cygne. Matthew Bourne a décrit cette image comme inspirée par Anna Pavlova avec un cygne. La relation d’Anna Pavlova avec le cygne a été mentionnée dans le premier chapitre, en particulier The Dying Swan qui lui a apporté la célébrité. Après tout, les femmes étaient les vedettes du ballet du XIXe siècle, le centre de l’histoire et de la chorégraphie, et suscitaient ainsi l’admiration.

Bien que les femmes aient été les vedettes à la fois comme solistes et dans le corps de ballet, c’était un monde d’hommes. L’utilisation de cygnes mâles dans le Lac des cygnes de Bourne s’ appuie à nouveau sur les développements de la culture du ballet au XXe siècle. Les idées de Dyer sont renforcées par la comparaison des photos du Lac des cygnes de Bourne et d’ Anna Pavlova. Les deux présentent le personnage regardant loin de la caméra.

Bourne’s en particulier met en évidence l’image du cygne alors que le blanc du cygne se détache du fond violet, avec le prince inclus dans ce violet. L’étreinte peut également être comparée aux peintures de Léda et du Cygne, où le cygne est utilisé pour couvrir sa pudeur. Dans la photo de Bourne, le Prince semble nu, ajoutant un contexte sexuel à la pose. Cela met en évidence le symbole de l’amour que le cygne est venu représenter, y compris l’amour sexuel relatif à l’histoire de Léda et le cygne. Le Lac des cygnes de Mats Ek Le Lac des cygnes de Mats Ek, comme plusieurs autres productions, utilise le cygne comme point de projection pour le Prince. L’histoire se déroule dans un paysage onirique, avec seulement le costume et les accessoires pour indiquer ce qui se passe dans le ballet. Malgré son éloignement des premières productions, Le Lac des cygnes d’Ek démontre des liens avec les lacs des cygnes examinés jusqu’à présent. Le générique du ballet décrit la femme en rose comme un « cadeau d’anniversaire ». Ceci est suivi d’une série de danses où le prince danse avec ledit cadeau d’anniversaire pendant une courte période, mais la repousse ensuite en faveur de sa mère. Le Prince ne montre pas le même intérêt pour la femme en rose que pour sa mère et tente de rompre la danse qui se déroule entre elle et son partenaire, notamment en l’embrassant. Dans la production d’Ek, le cygne en tant qu’animal est représenté par un personnage de Rothbart apparaissant avec une chaise et un sac pour nourrir les cygnes. Sans cette activité, il serait difficile de dire qu’il s’agit de cygnes de la chorégraphie, qui ne contient aucune référence à l’animal, bien que les tutus blancs fournissent un indice.

Cela fournit à son tour un contexte pour que le prince projette ses sentiments sur les cygnes.

Des illusions comme Le Lac des cygnes Le deuxième ballet récent à l’étude est Illusions like Swan Lake chorégraphié par John Neumeier. En particulier, Stoneley explique comment la production de Neumeier fournit une représentation psychologique de la « de l’homosexuel du XIXe siècle ». Ceci est clarifié à la fois par l’accommodement des souvenirs et de la réalité et par Louis II, le roi fou de Bavière également connu sous le nom de Roi Cygne, apparaissant comme le protagoniste masculin du ballet. Dès l’ouverture de la production de Neumeier, le roi est fasciné par la maquette de son

château, ce qui lui rappelle son premier souvenir de la construction du château. L’utilisation d’un personnage historique contribue à la déclaration de Stoneley sur l’homosexualité du XIXe siècle. Selon Stoneley, Neumeier pensait que le personnage de Siegfried était assez mince et que la superposition du roi Louis II à Siegfried créerait un personnage qui « répondrait au goût du chorégraphe pour le réalisme psychologique ». Neumeier a été capable d’imposer des idées à son protagoniste masculin, en particulier en utilisant le roi Louis II pour faire ressortir des idées sur l’homosexualité.

Le ballet en tant que symbole à la fois d’un amour impossible et d’un désir d’évasion émerge également dans le troisième souvenir, qui s’aligne avec le troisième acte de la production originale. C’est peut-être un signe des contrastes de lumière et d’obscurité tout au long de la production, et que même la fiancée du roi incarne les deux. Cela pourrait aussi suggérer l’innocence du roi et son incapacité à voir entre le bien et le mal dans la production du Lac des cygnes, et à son tour dans la vie. Une caractéristique intéressante de la production de Neumeier est le casting du personnage de « l’homme de l’ombre ». Le personnage rappelle ainsi à Ludwig le caractère impossible de ses rêves. Le personnage est là à la fois dans la réalité et dans la fantaisie, réclamant le roi à la fin du ballet. L’homme dans l’ombre met également au premier plan la relation avec la mort qui est au coeur du Lac des cygnes, invoquant le chant du cygne et reliant la mort du roi au destin des héros condamnés du ballet. 

L’examen des différentes productions des XXe et XXIe siècles montre à quel point certaines caractéristiques et certains thèmes sont profondément ancrés dans le ballet, en particulier l’idée d’amour impossible. Les discussions sur Le Lac des cygnes et Matthew Bourne rappellent également le film de 2000, Billy Elliot, qui suit l’histoire d’un garçon qui veut être danseur, au grand désarroi de sa famille qui croit que c’est une activité féminine. Après l’acceptation de Billy à l’école de danse, le film avance rapidement sur le rôle majeur de Billy dans Le Lac des cygnes. Fait intéressant, le film choisit Le Lac des cygnes de Matthew Bourne mettant en vedette les danseurs et les costumes de Bourne. Le film se termine heureusement avec Billy réalisant son rêve, devenant le cygne mâle de la production de Bourne et réalisant l’impossible. Il est intéressant de noter que les deux films ont des liens avec l’homosexualité car l’homosexualité de Tchaïkovski a été un facteur important pour que le cygne devienne un symbole à la fois pour lui et pour le personnage de Siegfried. Le danger ressenti par Tchaïkovski est donc toujours d’actualité dans la Russie d’aujourd’hui. 

Révélé à la biennale de la danse de Lyon, son adaptation, tout en grâce et volupté, du mythique Lac des cygnes (créé en 1877), déconstruit « à la sauce Gumboot », les codes du ballet romantique. Pieds nus, parés de leurs plus blancs tutus, les cygnes ici parlent, chantent, crient et secouent même vigoureusement leurs panaches ! Mêlant pointes, arabesques, et grands-jetés aux ondulations les plus lascives, ces derniers lancent esthétiquement, « un pavé dans la marre » et posent avec gravité un regard taquin néanmoins pertinent sur les questions récurrentes de nos sociétés contemporaines : tolérance, homophobie, interculturalité …

Avec une dizaine de pièces à son actif, Dada Masilo n’est pas à son coup d’essai. Notons Roméo et Juliette en 2008 etCarmen en 2009, la jeune chorégraphe, âgée de 27 ans affectueusement le ballet depuis sa plus tendre enfance. Une fois de plus elle revisite le genre pour lui insuffler une théâtralité des plus innovantes. Dès l’âge de onze ans, sous le charme du célèbre Lac des cygnes, elle se promet de chorégraphier un jour sa version personnelle. Le répertoire classique serait-il quelque peu figé ou répétitif ? Pour Masilo, le sacro-saint tutu, n’est visiblement pas inébranlable ! Initialement, formé à la Dance Factory de Johannesbourg et l’école PARTS (Performing Arts Research And Trainning Studio) créée par Anne Teresa de Keersmaeker à Bruxelles, cette dernière puise alors dans ses héritages techniques et esthétiques pour explorer la force de la danse à interroger voire dénoncer de nombreux tabous (sexuels, culturels et sociaux). Dans son désopilant Le Lac des Cygnes, l’humour et la pantomime viennent ainsi brusquer les carcans moraux et artistiques. Un remarquable comédien-danseur maintient alors le fil conducteur de la pièce, avec d’hilarants monologues, assurant du même coup une justice de ton indéniable.


Une écriture charnelle et discursive

Revue et corrigée, le propose of fre une relecture singulièrement contemporaine de ‘œuvre. Hormis, le prince Siegfried, héros de la pièce, tous les interprètes (filles comme garçons) arborent le même costume. Pour le coup, point de pagnes mais » tutu pour tous ! Loin des conventions, C’est alors de dos et par une danse vivifiante du ventilateur

(tournoiement du postérieur) que nos élégantes ouailles entrent en scène. Loin de la version occidentale, établie sur pointes, la gestuelle est explosive. Sur Tchaïkovski, leurs pieds nus martèlent le sol avec force et conviction. Provocation ? Si le tutu appartenait jusqu’alors au ballet romantique, Masilo prouve qu’il n’est aucunement destiné aux seules danseuses occidentales.

 Au vrai, la force de la pièce n’est pas uniquement esthétique, elle possède une réelle finesse dramaturgique et présente une sincère prise de risques. Les codes volent en éclat : désormais, les partitions classiques rencontrent d’autres sonorités (Arvo Pärt, René Avenant…), le prince Siegfried est gay.

Entre le cygne noir (son amant androgyne, sculptural) et le cygne blanc (sa prétendue dulcinée, Dada Masilo), ce dernier doit choisir. Face aux jugements, il cède aux diktats moralisants. Les us et coutumes conditionneraient-ils notre identité ?

Fusionnant rythmes et pas zoulou, modern’dance et ballet, le chorégraphe parvient d’un coup de maître à combiner deux approches culturelles du corps, dans leurs toutes dimensions charnelles et sociétales. Point de gesticulations caricaturales mais un dialogue viscéral et philosophique entre Afrique et Occident.

Dans l’imaginaire collectif, le tutu notamment blanc immaculé, renvoie immanquablement au romantisme, à la féminité occidentale presque virginale. Porté ici également par des hommes virils, de surcroîts africains, interloque. D’ailleurs, dans le tableau final, tous finissent par mourir et l’on comprend que l’optique dadaïste de ce Lac des Cygnes, interrogez avantageusement l’androgénie et l’homophobie pour raviver l’épineux débat du SIDA en Afrique. Il est regrettable aujourd’hui de toujours lier ces trois thématiques mais elles le sont encore. Combien de Siegfried malheureux vivent leur homosexualité en clandestinité, contaminant leurs épouses ? Combien de femmes bisexuelles répondent aux » normes » matrimoniales, contre leurs grès ? Enfin, combien considère encore le préservatif comme facultatif et nécessaire uniquement aux femmes de mauvaise vie ?Oui, le fléau ravage le continent africain, donc Masilo le crie haut et fort notamment par sa somptueuse chorégraphie de clôture : bustes nus, parées de jupes longues noires, les onze silhouettes, drapées de lumières et majestueuses de gravité, sont quasiment interchangeables. Dans ce fluide entrelacs, tous ne font plus qu’un seul et même corps…Unis pour la même cause… Sexe, race, genre, les différences n’ont plus lieu d’être. Et là se joue toute la portée politique de la danse. Elle se fait l’écho des peuples et rassemble. On pourrait regretter quelques passages volontairement trop bruyants dans les jeux vocaux des danseurs, mais l’ensemble fonctionne. Surpris puis rapidement conquis, le public médusé se laisse séduire. Le rire est de mise pendant une heure ! Et même si les thèmes abordés ont été déjà traités par d’autres chorégraphes, tel que Bill T. Jones entre autre, dont on reconnaît l’influence, cette compagnie contemporaine sublime là une Afrique du sud multiculturelle réjouissante. Rappelons que l’Apartheid n’est aboli que depuis les années quatre-vingt-dix. Pour avoir simplement espéré un jour voir noirs et blancs vivre ensemble, Nelson Mandela fut emprisonné près de trente ans de sa vie…Alors si tout n’est pas réglé à Johannesbourg et Soweto, la danse de Masilo au moins permet cela !

ACTIVITES 3

Sujet: “Comment les relectures du lac des cygnes cristallisent les relations hommes/femmes dans la danse du 20eme et 21éme siècle?

A faire (travail collectif - en classe) - 

- A l’aide d’extraits vidéos et de vos connaissances, présentez un élément de la dissertation à l’oral

- L’introduction

- La première partie : axe de transgression au niveau du traitement du théme

- La seconde partie: axe de transgression au niveau du traitement des composantes du mouvement

- La troisième partie: évolution de la scénographie

- La conclusion 

Préparez collectivement un support pour cette présentation en étant vigilant aux images, vidéos et contenus. 

INTRODUCTION   

Accroche


Définition mot clef 1 + Questionnement


Définition mot clef 2 + Questionnement


Définition mot clef 3 + Questionnement


Questionnements + Problématique


Plan

PARTIE 1   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition


PARTIE 2   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition

PARTIE 3   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition

ACTIVITES 4

A l’aide de la grille d’évaluation du grand oral des épreuves du baccalauréat, évaluer les prestations des camarades de classe et proposer une appréciation argumentée de votre notation. 

Séquence d'apprentissage 3

"L’art chorégraphique ne cesse de se renouveler, tout en prenant appui sur le passé."

Vous commenterez cette affirmation en vous appuyant sur vos connaissances et vos expériences

Définition :

L’art chorégraphique

Acte d’invention. L’art chorégraphique renvoie à la notion de création, à l’œuvre, au parti pris, aux choix d’écriture, à l’agencement du langage dansé (vocabulaire, technique, espace, temps…) et des agréments qui l’accompagne (univers sonore, décors, costumes…). Les partis pris des artistes confrontés à la production d’une œuvre sont à l’interface des contraintes sociales, culturelles, politiques et techniques portées par leur contexte sociétal. Processus qui aboutit à une production nouvelle. Il s’agit de l’art de composer à l’aide d’un vocabulaire gestuel, d’un travail de corps spécifique et donc d’être aussi dans des procédés de composition spécifiques au regard du propos abordé.

Ne cesse de se renouveler

Transformation progressive des intentions et des choix d’écritures chorégraphiques (argument, moyens, corps…). Manière dont les opinions, les façons de voir la réalité, changent par rapport à des habitudes, des coutumes, des conventions. Regarder le passé pour expliquer le présent dans ses fondements. Permanence de l’évolution des différentes formes chorégraphiques. Donner une forme nouvelle ou/et faire renaitre. Entre convention et avant-gardisme. Sens 1 : remplacer / sens 2 : refaire / sens 3 : rajeunir / sens 4 : innover, créer de la nouveauté.

Tout en prenant appui sur le passé

Le passé est un acquis sur lequel repose des fondements, des incontournables, des traditions. Il s’agit alors de considérer l’art comme une éternelle source d’invention et de remise en question des codes et conventions en un temps donné pour dépasser, progresser, transgresser et inventer de nouvelles manières de faire. « Prendre appui » : ne pas ignorer l’existant. Idée que la création doit inspirer, peut influencer, peut orienter, voire guider la créativité, mais non la figer dans le temps. C’est avoir conscience de ce qui a été fait, inventé et s’y référer pour créer de la nouveauté. Inscrire une œuvre à partir de l’héritage passé. En danse la notion de chef d’œuvre par exemple pourra être dépassée par ses réécritures, réinterprétations, dépassements…

Questionnement :

- La création chorégraphique a-t-elle vraiment évolué et dans quelle mesure ?

- Influence de la création chorégraphique passée sur celle à venir ?

- Evolution du rôle et la place de l’interprète dans la création ?

- Comment le mouvement dansé a-t-il évolué ? Les conceptions du mouvement dansé peuvent- elles influencer l’écriture chorégraphique ? - Qu’est-ce qui a changé fondamentalement depuis le XXème ? Quelles règles ont été transgressées ? Quelles limites ont été abolies ?

- Quelles conséquences sur le travail du corps ? Sur la création ? Sur l’écriture chorégraphique ?

- Pourquoi les chorégraphes se confrontent-ils aux œuvres du passé ?

- Est-ce possible de faire table rase du passé ?

- En quoi les œuvres chorégraphiques du passé sont-elles un point d’appui pour la création ?

- Donnent-elles davantage de force au propos du chorégraphe ?

- Quelles différences s’inscrivent dans les nouvelles formes d’écritures ? - Comment les nouvelles technologies permettent-elles de faire avancer l’écriture chorégraphique ?

Plan

1. Nous verrons comment les chorégraphes interviennent sur le renouvellement des conceptions du corps


2. Nous verrons comment les chorégraphes interviennent sur le renouvellement des modes d’écritures


3. Nous verrons que les chorégraphes interviennent sur le mouvement dansé et le cadre scénique : le passé, source de nouveaux ancrages scénographiques

Activité 1



Partie 1. Nous verrons comment les chorégraphes interviennent sur le renouvellement des conceptions du corps.


1. Comparez ces quatre images et notez les points de convergence et de différence.


2. Transposez les connaissances afférentes à d'autres oeuvres chorégraphiques déjà étudiées.


3. Rédigez la première partie


3 groupes de travail: 3 roulements + 1 restitution

1 mémoire:

1 maître du temps:

Sortir les 3 arguments de la première partie à partir des documents proposés

Table 1/ œuvre 1: le corps libre d'Isadora Duncan

Table 2/ œuvre 2: le corps matière d'Odile Duboc

Table 3/ œuvre 3: le corps métissé de Dada Masilo


Giselle - 1841

Isadora Duncan - 1900

Dada Masilo - Swan Lake 2012

Odile Duboc - Projet de la matière 1993

Ressources

Le corps libre, en réaction au corps contraint académique. 


De nouveaux concepts vont apparaître, donnant au corps un autre statut. Le traitement du corps révèle l’univers du chorégraphe et sa manière de concevoir sa danse. Exemple : Début du XXème siècle : rupture avec les codes de la danse académique. Le « corps libre » d’Isadora Duncan : elle réagit à la contrainte imposée au corps par le tutu ou par les pointes. Elle danse nus pieds, voire radicalement nue, et à l'extérieur, vêtue d'écharpes clinquantes et de fausses tuniques grecques. Elle est également l'une des premières à s'affranchir de la musique et à trouver sa musicalité interne. Elle est particulièrement inspirée par la mythologie grecque. Elle rejette les pas de ballet traditionnel pour mettre en valeur l'improvisation, l'émotion et la forme humaine. Isadora Duncan pense que le ballet classique, avec ses règles strictes et ses codifications, est « laid et contre nature ». Le corps se « dilue » dans un espace ouvert et multidirectionnel ; la proposition chorégraphique est détachée de conventions sclérosantes. 

Le corps matière, en rupture avec le « corps formel » dit « esthétique »


Renvoie à la mécanique, au sensoriel, au relationnel ou au symbolique. Ces formules (états de corps, de danse, d’urgence…) renvoient à une qualité de danse particulière. Sous le terme « d’état de corps » : l’ensemble des tensions et des intentions qui s’animent intérieurement et vibrent extérieurement. Une danse fondée sur le ressenti rompant avec l’académisme. Exemples : → La danse d’Odile Duboc : c’est l’organicité du mouvement qui est recherchée et à travers elle, sa relation aux éléments. Exemple : Projet de la matière, 1992, les accessoires 4 23-ADANME1 C utilisés sont au service d’une perception et sensation du mouvement à éprouver et à restituer (Matelas d’eau, coussin d’air, tôle ondulée…). → Waterproof, 1986, Daniel Larrieu : intervention sur l’élément, le corps, le lieu, les rapports humains, Waterproof est une pièce aux sonorités de combat avec l’élément liquide, une manière de respirer, de prendre de l’air, de conduire le mouvement. Le plateau est le bassin lui-même. → Le Sacre du printemps, 1975, de Pina Bausch : plateau scénique délimité par la terre déversée au sol. Exerce une influence directe sur les mouvements : donne une pesanteur terrestre, enregistre les traces du rituel brutal du sacrifice. Les sensations du mouvement relié au propos chorégraphique. Le corps matière renvoie aussi à une physicalité : → Le courant belge : le corps est porteur d’un espace « d’urgence ». D’un corps quotidien à un corps faisant plus référence au chaos. L’espace corps est renvoyé à sa nature et à sa capacité à réagir. Pousse le corps dans ses extrêmes : nudité, sexe, sauvagerie de l’humain, l’ordre, le chaos… Exemples : Jan Fabre, Platel, VandeKeybus

Le corps métissé ou hybride, en empruntant des éléments du passé.


 La danse comme acte de création, d’interprétation et de communication existe au regard d’un héritage historique qu’elle ne peut renier, tout en avançant grâce à des innovations et des propositions toujours singulières liées à des facteurs sans cesse eux-mêmes en transformation (technologies, lieux, contexte…). Le passé permet des emprunts articulés de nouvelles façons. L’évolution des techniques corporelles ouvre la voie à des perspectives d’écritures chorégraphiques différentes : Exemples : la danse Hip-hop, s’inscrit peu à peu dans des règles d’écriture contemporaine : métissage d’une danse d’origine urbaine aux codes d’écriture du plateau scénique. La danse africaine associée à la danse classique de Dada Masilo dans Swan Lake, en 2010 : un héritage assumé.

Activité 2


Partie 2. Nous verrons comment les chorégraphes interviennent sur le Le mouvement dansé comme source d’exploration : la recherche, et remise en cause des codes et des conventions sont à l'origine de ce renouveau dans l’écriture chorégraphique. 


1. Comparez les trois premières vidéos et démontrez comment Le mouvement dansé comme source d’exploration : la recherche, et remise en cause des codes et des conventions sont à l'origine de ce renouveau dans l’écriture chorégraphique.



2. Transposez les connaissances afférentes à d'autres œuvres chorégraphiques déjà étudiées.


3. Rédigez la deuxiéme partie


3 groupes de travail: 3 roulements + 1 restitution

1 mémoire:

1 maître du temps:


Sortir les arguments de la deuxième partie à partir des documents proposés

Table 1/ œuvre 1: Man walking down the side of the building Trisha Bown

Table 2/ œuvre 2: Pixel Merzouki

Table 3/ œuvre 3: Le sacre du printemps de Béjart


1. Le mouvement dansé comme source d’exploration : la recherche, et remise en cause des codes et des conventions sont à l'origine de ce renouveau dans l’écriture chorégraphique.

Le danseur est au service de la création : il est force de proposition. Les codes de la danse classique sont décortiqués et ce ne sont pas de nouveaux codes qui renaissent mais bien plutôt un style, un langage propre à chaque danseur, à chaque chorégraphe.

Trisha Brown

Trisha Brown rejette les conventions scéniques et l'enjeu de la représentation. Elle prône alors un corps en mouvement lié à l’exploration et l’expérimentation du geste quotidien (Task) ou dansé (improvisation) sans recherche d’esthétique.

Désir d’explorer le corps dans son rapport à la gravité dans des situations nouvelles qui la pousseront à investir des lieux inhabituels.

Dans ses chorégraphies de Group accumulation, Trisha Brown explore le geste quotidien dans des contextes insolites : elle envoie ses danseurs dans les parcs, les fait dériver à la surface d’un lac ou les fait grimper le long des murs de la ville.

Man walking down the side of a building.1968 : Utilisation de cordages, harnais pour explorer des situations gravitaires inhabituelles. Stimuler le rapport à la gravité.

Anna Halprin

Anna Halprin : « combler le fossé entre l’art et la vie ». En développant son processus sur un plateau en plein air, elle supprime le cadre de la scène.

 L’art chorégraphique émerge ici de l’interaction avec le contexte naturel et les membres d’un groupe.

Steve Paxton

Steve Paxton : contact improvisation. Des espaces de corps confondus : les points de contacts physiques sont le point de départ d'une exploration à travers des mouvements improvisés. Ecoute et confiance entre les partenaires : les rencontres doivent se faire en toute fluidité, les danseurs doivent se rendre disponibles aux mouvements des autres, les partenaires doivent adapter leurs mouvements et déplacements mutuels. Les espaces intimes se confondent par le biais de centres de gravité qui s’unissent.

2. Le mouvement dansé et le cadre scénique : le passé, source de nouveaux ancrages scénographiques.

Conséquences sur l’écriture chorégraphique :

- Abstraction ;

- Utilisation de nouvelles technologies ;

- Ouverture vers un espace tridimensionnel ;

- Le corps et ses réalités physiques en jeu avec le monde virtuel.

Merce Cunningham

Biped,1999, M. Cunningham : les danseurs ont des capteurs d’écran placés sur le corps et dialoguent ainsi avec leur propre image. Décomposition du mouvement : les danseurs de « Biped » sont vêtus d’académiques bleu brillant, ce qui permet au spectateur de suivre très précisément leurs mouvements ondulants tandis qu’un écran placé sur l’avant-scène les reproduit. Le corps se détache des émotions.

Les chorégraphes s'emparent volontiers des innovations technologiques (vidéo, informatique, photo, capteurs de son et de mouvement, etc.) pour nourrir leur travail et développer de nouveaux processus d'écriture avant de les intégrer à leurs créations.

Merzouki

Pixel, 2014, M. Merzouki : vidéos et images interactives enlacent les danseurs dans un flux de mouvements. La multitude de points lumineux, projetés sur un voile transparent et sur le tapis de sol, inondent l'espace scénique. Les images enrobent les corps, les surprennent, anticipent et suivent leurs mouvements. La scène devient un terrain de jeu où dialoguent des êtres réels dans un espace d’illusions.

Yoann Bourgeois

Celui qui tombe, 2014, Y. Bourgeois : le plateau mouvant change la perception du poids du corps, son équilibre et met en jeu des tensions. Défie la gravité et joue avec les rapports de force.

ACTIVITES 3

"L’art chorégraphique ne cesse de se renouveler, tout en prenant appui sur le passé."

Vous commenterez cette affirmation en vous appuyant sur vos connaissances et vos expériences

INTRODUCTION   

Accroche


Définition mot clef 1 + Questionnement


Définition mot clef 2 + Questionnement


Définition mot clef 3 + Questionnement


Questionnements + Problématique


Plan

PARTIE 1   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition


PARTIE 2   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition

PARTIE 3   Ce que je vais démontrer dans cette partie: 


Argument 1 (œuvre au programme)


Argument 2 (œuvre hors programme)


Transition

ACTIVITES 4

A l’aide de la grille d’évaluation des écrits des épreuves du baccalauréat spécialité DANSE, évaluer les copies des camarades de classe et proposer une appréciation argumentée de votre notation. 

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