Enseignement - classe de Terminale
Gracieux disgracieux sont deux notions que les peuvent renvoyer à une certaine subjectivité.
Corps gracieux : associée à la notion de beau aux normes, aux canons, aux conventions en lien avec une époque. Cette notion est souvent associée au féminin.
Le corps gracieux dans sa dimension physique questionne :
- la morphologie et l’âge des danseurs
- les formes, les mouvements, les états de corps s'associent la grâce à l'arrondi, à l'équilibre, à la symétrie ou encore à la légèreté.
Corps disgracieux : est associé à la laideur à une forme de monstruosité, à un corps difforme, ingrat, peu avenant, sans charme Il peut susciter le trouble, la peur ou le dégoût. Le corps disgracieux dans sa dimension physique questionne :
- un corps banal, un corps quotidien, un corps difforme, renvoyant à une certaine forme d'anormalité
- les formes, les mouvements, les états de corps renvoient plutôt à l'anguleux, au discontinu, au déséquilibre, à la dissymétrie, au lourd, à la tension
Proposé : donné à voir, mettre en scène de façon différente
Variété des corps : variété des propositions des corps en mouvements, différentes modalités de présence et de mise en jeu des interprètes ; Diversités des corporéités, des techniques et des états de corps selon les choix des chorégraphes et leurs propos. Multitude d'approches et de conceptions.
Comment :
- invite à se questionner sur l'identification des corps, d'images, de techniques et de corporéités
- situer au regard du contexte social et artistique.
- A quoi renvoient les notions de corps gracieux ? A quoi fait on référence ?
- Entre gracieux et disgracieux, quelles formes de représentation du corps ?
- Pourquoi le corps gracieux est-il conventionnellement la référence du corps dansant ?
- Pourquoi une remise en cause du corps gracieux ?
- Pourquoi les chorégraphes ont-ils voulu montrer des corps plus ordinaires sur les plateaux de danse?
- Comment les ont ‘ils mis en scène ?
- Les corps gracieux intéressent-ils toujours les chorégraphes du 21 -ème siècle ?
- En quoi la diversité des propositions chorégraphiques a t-elle fondamentalement modifié la perception du corps dansant ?
1-La notion de corps gracieux comme référence à la représentation d'un corps idéal
- la danse classique met en jeu des corps en lien avec une perfection idéale dans l'effort qui semble inaccessible
2- La notion de corps disgracieux comme une rupture avec le modèle conventionnel
- forme
- écriture
3- De la recherche du mouvement gracieux vers une multiplicité des corps dansants
- les chorégraphes mettent en scène des corps qui témoignent plus d'une différence que d'une conception unique du danseur
- Les chorégraphes proposent différentes gestuelles, différents états de corps et de corporéité
- Vers une multitude de corps dansants.
La Sylphide est une œuvre du ballet romantique créée le 12 mars 1832 par Filippo Taglioni à l'Opéra de Paris, sur un livret d'Adolphe Nourrit inspiré du conte de Charles Nodier, Trilby (1822), et une musique de Jean Schneitzhoeffer. Marie Taglioni y interprète le premier rôle, entourée de Joseph Mazilier et de Lise Noblet.
L'Après-midi d'un faune est un ballet en un acte de Vaslav Nijinski, sur la musique du Prélude à l'après-midi d'un faune de Claude Debussy (s'inspirant lui-même du poème de Stéphane Mallarmé L'Après-midi d'un faune), décors et costumes de Léon Bakst.
Créé par les Ballets russes de Serge de Diaghilev à Paris, au Théâtre du Châtelet le 29 mai 1912, ce ballet est la première chorégraphie de Nijinski, dont il est aussi l'interprète principal. Il s'y impose d'emblée comme un chorégraphe original, soulignant l'animalité et la sensualité du faune par le costume et le maquillage. Jouant avec les angles, les profils et les déplacements latéraux, Nijinski y abandonne la danse académique au profit du geste stylisé.
Court métrage, Documentaire, Téléfilm
28'
Beach Birds for Camera est une adaptation d'une œuvre de danse initialement conçue pour la scène, à laquelle ont été ajoutés trois danseurs. Ce film combine différents lieux de tournage, des pellicules noir et blanc et couleur, et un son Dolby stéréo pour présenter la danse à travers le médium visuel du film.
Maguy Marin a créé cette chorégraphie en 19813 en s'inspirant de ses lectures de textes de Samuel Beckett, et après leur rencontre4.
Elle est écrite pour dix interprètes (cinq hommes et cinq femmes), grimés d'argile sur le visage pour leur donner un aspect sale, malade, loqueteux5. Les musiques de scène (Franz Schubert, Gilles de Binche, Gavin Bryars) viennent rythmer la pièce, par ailleurs muette à l'exception d'une réplique issue d'une pièce de Beckett et de quelques onomatopées qui viennent appuyer la danse6.
https://www.numeridanse.tv/videotheque-danse/maguy-marin-le-pari-de-la-rencontre?s
« C’est extrêmement bizarre, cette impression de sentir changer ses limites et son poids dans l’espace. On n’habite plus son corps.“ Maguy Marin
Ventrus, fessus, le téton rebondi, à Groosland, les gros sont beaux. Ce paradis de la rondeur est imaginé par Maguy Marin et interprété par les danseurs du Ballet national des Pays-Bas. Sous de volumineux costumes de mousse et caoutchouc qui transforment les danseurs en personnages à la Botero, hommes et femmes se retrouvent dans la plus simple nudité. Sur cette terre édénique, la chair est joyeuse et les gestes expriment les sentiments les plus tendres. Dans ce film produit par NPS, Jan Venema capte d'emblée les lignes de la chorégraphie, composée sur les concertos brandebourgeois de Bach, avant de revenir sur le métier et de suivre la chorégraphe au travail, développant à l'extrême un thème et différents rythmes, sur des unissons et leurs variations.
Avec cette pièce, Maguy Marin leste le corps des danseurs du poids de la chair, et reformule à l'envers du classique, un nouvel idéal des corps, sans hiérarchie ni éther. Dans les coulisses, les danseurs sont en eau, et les règles du métier ne sont toujours pas dénuées de souffrance. Le réalisateur filme cela aussi. Sur scène pourtant le geste tient de l'effusion célébrant, pour le plus grand plaisir du public, le royaume merveilleux des corps en allégresse dans toute leur plénitude.
Avec Dance, Lucinda Childs crée un nouveau langage. Comme Philip Glass, elle procède par répétitions et introduit des variations infimes dans les mouvements, que seule une attention décuplée peut repérer. Les danseurs et danseuses se meuvent selon des parcours géométriques complexes, tracés sur des feuilles au prix de savants calculs. Ils dessinent des lignes et des courbes, rapides et infinies. Gestuelle et technique sont précises et assez académiques pour permettre une meilleure lisibilité des déplacements. "Le mouvement minimal est un recommencement. Le désir de ré-envisager le monde et les choses d’une façon plus sérieuse, plus formelle aussi. Je voulais traduire cela par une mathématique de la danse : explorer, tenter d’épuiser, toutes les variations possibles offertes par une simple phrase chorégraphique. Uniquement avec des changements de direction, de position des danseurs par rapport aux autres.Après quelques mois de réflexion, pendant lesquels Lucinda Childs et Philip Glass échangent leurs idées avec Sol LeWitt, il devient évident pour eux que "le décor c’est les danseurs". Ce dernier s’attache donc à amplifier, élargir la danse de la chorégraphe. Pour ce faire, il réalise le storyboard d’un film qui sera projeté sur un écran de gaze transparent, à l’avant de la scène. L’image de la danse qui y est projetée, permet de démultiplier les angles de vue du public. Les interprètes présents sur scène dansent comme avec leurs ombres géantes, dans des télescopages d’une infinie variété. Car Sol LeWitt use de toutes les possibilités que lui offre l’écran, le divisant parfois en une répétition d’images, y imprimant la danse en haut comme en lévitation, ou au contraire au niveau de la scène, jouant de gros plans ou d’images arrêtées.
La danseuse-chorégraphe Yvonne Rainer est devenue une figure historique dans les années 1960. Ensuite, elle a été une figure pionnière de ce genre nébuleux qui a ensuite été étiqueté danse postmoderne. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas aller loin dans la compréhension de ce domaine de l’expérimentalisme de la danse sans considérer le manifeste de 1965 dans lequel elle annonçait « Non au spectacle. . .Non aux transformations, à la magie et au faux-semblant » (et plus encore) ou à la danse solo de 1966 « Trio A », dans laquelle sa prestation pragmatique et son vocabulaire laborieusement piéton sont devenus un classique radical. Dans les années 1970, Rainer quitte la scène préférant le cinéma). Alors qu’elle approche de ses 81 ans, elle et cinq cointerprètes présentent la première sur la côte Est de sa dernière œuvre, « The Concept of Dust, or How do you look when there’s nothing left to move? » au Museum of Modern Art. En tant que pièce de théâtre – elle comprend la parole, la musique et le tableau de Rousseau « Le gitan endormi » – c’est un collage éclectique et farfelu, comprenant du matériel à la fois troublant sur le plan historique (entrées du début des années 1940 du journal d’un officier nazi) et drôle. En tant que danse, c’est, encore une fois, un collage éclectique et farfelu; tout son mouvement s’avère rafraîchissant..
Arrivée à New York, Yvonne Rainer étudie la danse avec Martha Graham et Merce Cunningham5, et est l'un des membres fondateurs du Judson Dance Theater en 19626, qui devient ensuite le centre de la danse contemporaine expérimentale new-yorkaise.
En 1965, elle publie son manifeste de sa vision de la danse postmoderne sous le titre de No Manifesto, dans lequel elle rejette les spécificités de la danse moderne avec ses côtés spectaculaires, la mise en avant de la prouesse physique etc., pour prôner une esthétique minimaliste qu'elle illustre par sa chorégraphie Trio A (1966)7,8.
Elle illustre ces principes fondamentaux avec Terrain, présenté à partir du 28 avril 196315,16,17. Ce spectacle de 90 minutes est divisé en cinq parties, jouées par six danseurs. Le hasard détermine l'ordre des deux premières. Les danseurs, au cours de solos, créent des mouvements mémorisés, ou nés également du hasard. S'ils ne dansent pas, les interprètes se rassemblent autour d'une barrière. Elle expliquait ainsi sa position : « Le défi pourrait être défini comme la question de savoir comment se mouvoir dans l'espace, entre la bouffissure théâtrale, avec son fardeau de Signification psychologique dramatique - et - les images et les effets d'ambiance du théâtre non dramatique, non-verbal (c'est-à-dire la danse et certains happenings) - et - le théâtre de la participation et/ou de l'agression du spectateur. »
« NON au spectacle non à la virtuosité non aux transformations et au merveilleux et au trompe-l'œil non à la fascination et à la transcendance de l'image de la star non à l'héroïque non à l'anti-héroïque non aux images de pacotille non à l'engagement du performer ou du spectateur non au style non au maniéré non à la séduction du spectateur par les artifices de l'interprète non à l'excentricité non à l'émouvant et à l'ému8. »
Trisha Brown suit des cours de danse au Mills College en Californie dont elle sort diplômée en 1958 puis suit l'enseignement de Louis Horst à l'American Dance Festival alors localisé dans le Connecticut. En 1962, à la suite des ateliers de Anna Halprin sur la Côte Ouest (1959), puis de Robert Dunn à New York (1961-1962), elle participe en tant que membre fondateur aux premières manifestations du Judson Dance Theater à New York2. En 1970, elle crée la Trisha Brown Company, en même temps qu'elle participe au collectif d'improvisation The Grand Union, dans lequel collaborent Yvonne Rainer, Steve Paxton, David Gordon, ou Douglas Dunn.
Trisha Brown figure parmi les principaux innovateurs du courant américain dit postmodern dance. Dans la première partie de sa carrière, comme nombre de ses collègues, Trisha Brown rejette les conventions scéniques et l'enjeu de la représentation2. Les lieux de représentations étant peu ouverts à ces recherches chorégraphiques, ce sont bien souvent des endroits insolites qui servent d'espace de représentation ou font partie de la scénographie, tels que les toits, la rue, les parvis d'institution... Dans la lignée de Merce Cunningham d'un côté, et d'Anna Halprin de l'autre, c'est-à-dire structure et improvisation, elle développe peu à peu son propre langage. Pendant vingt ans, elle présente ses chorégraphies (selon ses propres termes), avec des danseurs et des non danseurs, dans des galeries, des studios et des lieux extérieurs - urbains ou naturels - avant d'être invitée à créer pour des lieux traditionnels. Glacial Decoy (1979) et Set and Reset (1983) sont des pièces emblématiques de son arrivée sur la scène, surtout emblématique du "mouvement brownien" ainsi dénommé par Guy Scarpetta. Des pièces de plus grande ampleur verront alors le jour notamment avec un travail collaboratif effectué avec des grands noms de l'art américain, comme pour Glacial Decoy écrit en 1979 en collaboration avec Robert Rauschenberg pour les décors et costumes et avec lequel elle collaborera fréquemment... Elle déclare à son propos que l'exposition de Rauschenberg au Jewish Museum en 1963 fut sa première scène marquante2.
A rendre (Individuel - fin de séquence):
Une fiche révision sur un des chorégraphes à l'étude et la présenter à l'oral
A faire (travail collectif - en classe) - World café
Table 1: L'aprés midi d'un faune de Nijinski
Table 2: Maybe de Maguy Marin
Table 3: Beach birds for caméra, Cunningham
Table 4: La sylphide
Table 5: Grossland, Maguy Marin
Table 6: Dance, Lucinda Childs
Pour La sylphide
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Sylphide
Chez Nijinski
- article Calmette et Rodin du 27 et 28 mai 1911 lendemain de la 1ere de l’après midi d'une faune de Nijinski
Ressources supplémentaires
- livre "histoire de la danse au 20eme siècle"
- livre "danser sa vie" Isadora Duncan
- articles Cunningham
Sujet: A partir du 20 éme siècle les chorégraphes ont proposé une variété de corps dansants pouvant aller du gracieux au disgracieux
Thème d’étude :
- La représentation du corps dans la danse
- La variété de propositions de corps dansants
- L'ouverture sur de nouveaux modèles et de nouvelles corporéités
Il s'agit de construire collectivement l'argumentation de ce sujet suivant les modalités du world café
Table 1 -La notion de corps gracieux comme référence à la représentation d'un corps idéal
- la danse classique met en jeu des corps en lien avec une perfection idéale dans l'effort qui semble inaccessible
Table 2 - La notion de corps disgracieux comme une rupture avec le modèle conventionnel
- forme
- écriture
Table 3- De la recherche du mouvement gracieux vers une multiplicité des corps dansants
- les chorégraphes mettent en scène des corps qui témoignent plus d'une différence que d'une conception unique du danseur
- Les chorégraphes proposent différentes gestuelles, différents états de corps et de corporéité
- Vers une multitude de corps dansants.
Sujet: La danse du 20 eme siècle a proposé plusieurs visages du féminin du plus traditionnel au plus affranchi
Thème d’étude :
Exploration des différentes dimensions de la féminité dans la danse. Cette exploration sera conduite au regard de l’évolution du statut de la femme dans la société depuis la fin du 19 -ème siècle jusqu’à aujourd’hui
Problématiques :
- Quelles féminités apparaissent, de la ballerine classique traditionnelle aux multiples propositions contemporaines qui voient jusqu’à l’inversion des rôles hommes femmes en passant par la confusion ou l’effacement des corps identifiables ?
- La multiplicité des images du féminin constitue t’elle forcement une évolution ?
Mots clefs :
Féminités traditionnelles
: assujettie aux codes de la danse classique
Féminité affranchie
des conventions quelles qu’elles soient : esthétiques morales, sociales, sexuées
Diversité : multitude d’images, des approches, des réceptions, des acceptations, des conceptions
Regard : analyse critique, positionnement personnel
Il s'agit de construire collectivement l'argumentation de ce sujet suivant les modalités du world café
table 1: Une féminité codifiée « l’être idéal »
table 2: Une féminité requestionnée vers une indifférenciation homme femme
table 3: Une multiplicité du féminin dans le même espace-temps (inversion homme femme, corps dévoilé ou disgracieux)