Projet 2023-2024 "Nos frontières"

Créations scolaire

Nos frontières

Projet transdisciplinaire & inter-niveaux

Ce titre renvoie à différentes problématiques contemporaines favorisant une meilleure compréhension du monde qui nous entoure. Former un citoyen cultivé, lucide et autonome, c’est lui permettre de développer une pensée du monde et un esprit critique. Les programmes de la spécialité danse sont construits dans ce sens.

Les thèmes d’étude – en seconde enseignement optionnel : la danse comme une approche plurielle – en première enseignement optionnel : la danse comme une expérience de l’altérité – en première de spécialité : le corps en danse et la danse entre continuité et rupture – en terminale de spécialité : la danse une interrogation portée sur le monde- confirment cette volonté.

Le choix de travailler autour d’un projet commun « Nos frontières » et de façon spécifique pour chaque niveau de classe relève d’un choix pédagogique assumé.

Se questionner autour de « Nos frontières » se développera alors en seconde autour des frontières spaciales questionnant alors la danse et ses enjeux interculturels. Dans un monde ouvert ou la liberté de circulation est une valeur dominante, les murs et les frontières n’ont jamais été si nombreux. Est-ce le symbole du retour aux territoires par rapport à la domination des espaces ? Murs et frontières deviennent alors le symétrique et le contraire de l’idéologie de la circulation. Quand tout évoque vitesse et circulation, les murs s’imposent là ou les réseaux magnifient la liberté et le mouvement, les frontières fleurissent. Toute problématique de mur frontière symbolise le rapport à l’autre mettant en opposition le même, l’identique, à l’autre, l’altérité celui qui empêche la circulation.

En première enseignement de spécialité, la notion de frontière sera interrogée à partir du questionnement suivant : La frontière entre codes et transgression. Les racines sont- elles indispensables à l’identité individuelle et collective ? Quels sont les rapports dans le temps et dans l’espace entre racine, identité incommunication et murs ?

En terminale enseignement de spécialité, ce sujet offre une réflexion autours des individus multi branchés « incapables de sortir de leurs solitudes interactives, devenant des handicapés de la réalité incapables de relations banales avec autrui. Toute problématique des murs et des frontières trouvent en écho celle de la communication avec tous les modes possibles de relations plus ou moins hiérarchiques et d’interactions entre soi et les autres. Négociation avec l’autre ou cohabitation avec lui ? S’ouvre alors un questionnement autour de la danse et de l’évolution des nouvelles technologies ainsi que la danse et les biens culturels de consommation. 

Classes concernées


- Enseignement de spécialité danse 1ere / term 18 élèves

- Enseignement optionnel de la danse 2de / 1ere / term 32 élèves

- Enseignement de spécialité musique & arts plastiques2de / 1ere / term 40 élèves


Objectifs:


- Vivre le processus de création artistique afin de réaliser une performance artistique de qualité originale et novatrice

- S'inscrire dans l'axe culturel du projet d'établissement relatif à : « la culture, appropriation et transmission »

-   S’investir en tant qu’apprenant, assumer son individualité au sein d’un groupe

-   Apprendre à collaborer en équipe

-   Transmettre ses connaissances (son « expertise » dans sa spécialité artistique), communiquer et s’adapter

-   S’approprier et transmettre les valeurs de la république ainsi que la laïcité


Etapes du projet :


1.     Travail de création autour de la pièce « Dance Marathon » de Eugénie Andrin 6*3 heures & Restitution publique Anthéa le 11 avril 2024

2.     Travail de création Leoni MBaki autour du KRUMP, de son histoire, de son énergie, des valeurs transmises – des codes associés 6*2 heures

Création guidée & restitution « Frontières »

3.     Restitution d’une étape de travail – Journée portes ouvertes janvier 2024 (cf fiche action)

4.     Restitution sur scène – avril/mai 2024

5.     Restitution publique « Avril aux jardins » avril 2024

6.     Restitution en milieu Urbain - mai 2024 (cf fiche action)

7.     Film dansé « Nos frontières » - juin 2023 (cf fiche action)

Descriptif et Modalités


Le projet consiste à réaliser une création artistique (durée approximative =1h15 minutes) avec des élèves des options artistiques du lycée Guillaume Apollinaire, ainsi qu'une exposition plastique. Partenaires La ville de Nice, L'Entre-Pont, Le Théâtre de Grasse


Pour réaliser cette création, deux types de modalités de travail sont prises en compte:

- Le travail réalisé par les élèves tout au long de l'année dans le cadre de l'enseignement "traditionnel" du lycée (Financement DRAC - Partenaire Le théatre de Grasse)

- Le travail réalisé lors de 4 work-shop de 3 jours avec 2 artistes associés:  Financement Pass culture et DRAC

Workshop "Dance marathon" d'Eugénie Andrin


Ce projet interroge alors les limites et frontières physiques que l’on s’impose, le dépassement de soi, l’imagination comme source d’évasion des murs invisibles. 

L’artiste Eugénie Andrin et sa pièce chorégraphique « Dance marathon »

Les marathons de danse se développent dans les années 1920 -1930. L’objectif est pour les couples de tenir le plus longtemps possible sans jamais cesser de danser (un simple balancé, ou une marche étaient autorisés), afin de gagner un prix d’une centaine de dollars environ. Avec la crise de 1929, la misère était telle que les participants étaient prêts à tout pour quelques dollars, transformant alors ces marathons en bal de l’horreur.

Car avec une pause de 10 minutes toutes les 2h pour manger, boire, dormir ou se soigner, c’est un épouvantable scénario qui se jouait. Mais l’assurance d’un repas quand on n’a rien était une offre alléchante pour les plus misérables d’entre eux. Certains marathons ont duré plus de 5 mois. L’épuisement pouvait conduire les participants à un état de délire, voire de coma. Face à cette épreuve, l’état physique des marathoniens était un spectacle affligeant. Crapuleux, les organisateurs de ces événements utilisaient tous les stratagèmes (mariages de couples de danseurs, courses entre participants déjà épuisés, sponsoring...) pour faire venir le public. Les spectateurs se transformaient alors en voyeurs, se délectant de la misère humaine et de l’humiliation infligée aux danseurs.

Modalités & Organisation


Le projet consiste en 3*2jours avec Eugénie Andrin, d’un croisement de regard entre les élèves musiciens et danseurs en vue de réaliser une restitution publique le 11 avril 2024 à Anthéa.


4*2h : Fin décembre

4*2h : Fin février

4*2h : Avril

1 répétition


Financement

DRAC Nice

C’est donc dans un décor réaliste que se plante l’action : un buffet en fond de scène vers lequel les participants se ruent lors des pauses, et quelques lits de fortune installés sur le côté.

Pendant ces heures de danse ininterrompue, l’esprit des danseurs épuisés divague. Une façon peut-être de s’évader... Que faire à part penser ? Penser à leur condition, à leur vie, à leur misère peut-être... Ce sont donc des bulles imaginaires de chorégraphie qui vont éclore d’un couple à l’autre comme des flashbacks, pour raconter la misère et la pauvreté, la condition d’une femme maltraitée, la solitude, la dépression...

Des pensées intimes qui relatent des faits de sociétés intemporels, mais aussi le bonheur d’un enfant à venir, le souvenir du cocon familial ou de la douceur d’un rayon de soleil sur le visage ...

Ces parenthèses échappatoires mènent parfois à l’hallucination : alors qu’une infirmière prodigue des soins à un groupe de femmes assises, celles-ci nous offrent un ballet de jambes « à la Esther Williams ».

Une autre femme rêve d’abandonner le poids de son épuisement, elle vole littéralement portée par les hommes de lit en lit. Les pensées défilent, permettant aux danseurs de s’évader l’espace d’un instant, avant de retrouver l’horreur de ce bal. Une sirène les ramène à la réalité douloureuse annonçant le derby, c’est-à-dire une course effrénée, des tours de pistes à en perdre haleine. Certains font des malaises. Le dernier couple est éliminé. Pour rythmer « le spectacle », un Maitre de cérémonie, démoniaque arbitre ayant le pouvoir de décider de l’élimination de tel ou tel couple. Il harangue la foule, entraine les spectateurs à taper dans les mains, frapper des pieds sur le sol, encourager les danseurs sur la piste tels des chevaux de course.

Et puis il y a un orchestre, comme si tout cela était joyeux. Une gaité qui sonne faux. Les intermèdes imaginaires sont des bulles d’oxygène dont la mélodie allège épisodiquement l’atmosphère pesante de ce bal de zombies. Il est tard, les musiciens rangent leurs instruments et la radio les remplace. Une radio nasillarde... ambiance pathétique de fin de soirée garantie !

Et pendant ce temps les danseurs dansent, toujours, épuisés. Les jambes trainent, les têtes ne se tiennent plus et les bras sont abandonnés...

Co-création « Frontières » avec la danseuse Léoni M’Baki

Au centre du questionnement le « Krump » aux frontières entre clown et désir d’identité, entre liberté d’expression et codes. 


Aux Etats-Unis, en Europe et plus particulièrement en France, ils sont désormais des centaines à pratiquer le krump et à en défendre les valeurs. Une danse obscure et fascinante

“Certains seraient morts s'ils n'avaient pas eu la danse”

Aux débuts des années 2000 à L.A., sur fonds de trafic de drogues, guerre des gangs et d'émeutes raciales, Thomas Johnson créé le personnage de « Tommy le Clown ». Son but ? Animer les fêtes d'anniversaires des enfants des quartiers défavorisés en dansant afin de lutter contre la violence et leur transmettre des valeurs positives. Maquillé et habillé, il façonne une danse, aux mouvements beaucoup plus rapides et saccadés, sorte de hip-hop « sous acide », le clown dancing et prend rapidement certains jeunes sous son aile. Parmi eux, Tight Eyez et Big Mijo (âgés de 32 et 33 ans aujourd'hui), révélations du documentaire de LaChapelle, considérés comme les créateurs du krump, amènent, se réapproprient les mouvements et les font évoluer.


Modalités & Organisation


Le projet consiste en 6*2 heures avec Léoni M’Baki, avec une restitution publique au lycée ou à l’Entre-Pont.


Financement

Passculture

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