Préparation grand oral
Jeudi 15 décembre 17h-19h, Performances dansées et médiations au musée.
« La panthère des neiges », créations inspirées par l'exposition Vincent Munier.
Lundi 28 novembre 10h00 - 16h30 : Activité & créations
Jeudi 15 décembre 15h00 - 17h00: Répétition
« L'art peut mourir, ce qui compte c'est qu'il ait répandu des germes sur la terre. (...) Une peinture, il ne faut pas se soucier qu'elle demeure telle qu'elle, mais plutôt qu'elle répande des semences d'où naissent d'autres choses. »
Joan MIRÒ (1893-1983)
« Picasso, aujourd'hui, est dans les musées ? C'est tès bien. Mais que ferait Picasso aujourd'hui pour donner une forme neuve à la société ? »
Michelangelo PISTOLETTO (né en 1933)
"Créer sa propre démarche de création à partir d’œuvres de références"
Compétences poursuivies :
Créer
Mobiliser le corps en danse selon différents registres expressifs ou esthétiques.
Revisiter en actes des démarches artistiques identifiées dans les œuvres étudiées.
Créer un objet chorégraphique en mettant en jeu un ou des processus de composition.
Analyser
Revisiter en actes des démarches artistiques identifiées dans les œuvres étudiées.
Décrire et analyser les images du corps dansant à partir de différents supports d’observation.
Rendre compte de sa propre expérience dansée, à l’écrit et à l’oral.
Restituer
Présenter et interpréter une composition chorégraphique.
Comment "re-visiter" et notamment une œuvre que vous choisirez en tant que créateur (plasticien et danseur) et proposer à un public, à partir d'une création artistique personnelle, une rencontre renouvelée avec les œuvres d'art ?
Comment créer à deux, une création commune entre arts plastiques et danse ?
Le rapport avec l' (l)es œuvre(s) ne sera pas forcément visible mais sera réel et explicité.
Vous présenterez l’œuvre choisie pour être « re-visitée » et exposerez son analyse puis le cheminement jusqu'à votre création
ORAL (5min) : une analyse de l’œuvre en 4 parties :
Intro : présenter l’œuvre
Partie 1 et partie 2 : 2 moments : analyse plasticienne (voc technique attendus) + analyse de danseur
Partie 3 : résultats du brainstorming + des analyses : les mots clés que vous gardez pour créer
Partie 4
votre cheminement de ces mots clés jusqu'à la création que vous présentez : présentation de votre
création et explicitation
Conclusion
1- visite par les plasticiens pour les danseurs
2 -Travail par équipe plasticiens + danseur autour d'une œuvre qui vous inspire
a) brainstorming
:
noter sur une feuille le brainstorming danseurs + le brasintorming plasticien + vos émotions et idées. (mouvements, émotions, associations de l’œuvre. cf fiche analyse d’œuvre)
b) travail de création : par équipe et individuel
3 – Restitution
: Expliciter à la classe le projet commun, danser et montrer le début des
créations plastiques (Oral noté)
Voix claire et captivante : La voix soutient efficacement le discours.
Variations de ton
: Qualités prosodiques marquées
Vocabulaire riche et passion
:. Il utilise un vocabulaire riche et précis.
Organisation claire et compréhensible
l Discours fluide, efficace, tirant pleinement profit du temps et développant ses proposition
Connaissances et connaissances plus vastes (culture)
Interactif et attentif au jury : S'engage dans sa parole, réagit de façon pertinente. Prend l'initiative dans l'échange. Exploite judicieusement les éléments fournis par la situation d'interaction.
Argumentation de qualité : Maîtrise des enjeux du sujet, capacité a conduire et exprimer une argumentation personnelle, bien construite et raisonnée
Amoureux des grands espaces sauvages et voyageur de l’extrême, Vincent Munier est un des plus grands photographes animaliers de sa génération. Depuis plus de 20 ans, il parcourt les paysages les plus sauvages pour en rapporter des images incroyables de la vie au cœur des déserts de glace et de roche les plus rudes. Inspiré par les estampes des peintres japonais et l’art minimaliste, son travail met en scène l’animal au cœur de son environnement.
Avec « Les 3 Pôles », Vincent Munier nous offre une saisissante immersion au cœur de ces régions du bout du monde aux conditions extrêmes avec près d’une cinquantaine de photographies prises au cours d’expéditions engagées, en solitaire et en autonomie.
Il nous transporte dans le blanc envoûtant de l’Arctique, de l’Antarctique en suivant la piste d’animaux mythiques comme le loup arctique, l’ours polaire, le bœuf musqué, le manchot empereur.
Au Svalbard, au Nunavut, en Terre Adélie, Vincent Munier a ce don pour y photographier l’animal dans toute sa splendeur et sa noblesse.
Son dernier voyage l’a emmené sur les hauts plateaux du Tibet que Vincent Munier surnomme « le troisième pôle ».
ci, le photographe est parti sur les traces de la fameuse et très rare panthère des neiges. Mais l’explorateur a également croisé sur son chemin de nombreux autres animaux, parmi lesquels le renard du Tibet, ou encore le chat de Pallas, et des troupeaux de yacks sauvages et d’ânes kiangs…
Retraçant sa dernière expédition au Tibet avec Sylvain Tesson pour lui prêter sa plume d’écrivain voyageur, La Panthère des neiges (2021), coréalisé avec Marie Amiguet, a obtenu en 2022 le César du meilleur film documentaire. Ce film est projeté dans le musée pendant toute la durée de l’exposition.
Biographie
Vincent Munier est né à Épinal, dans les Vosges, en 1976. Son enfance se passe à construire des affûts, bivouaquer en forêt, descendre des rivières en canoë, escalader des parois… Son père, Michel, écologiste de la première heure, lui dévoile ses astuces de campeur et lui transmet le besoin viscéral d’ « entrer dans la forêt sur la pointe des pieds ». Vincent a 12 ans lorsque, dissimulé sous une toile de camouflage et tremblant d’émotion, il réalise son premier cliché de chevreuil.
Après le lycée, ses voyages l’emmènent d’abord dans les forêts primaires des pays de l’Est pour croiser ours, lynx, loups, puis en Scandinavie pour suivre le périple migratoire des grues cendrées. En 1999, il publie son premier livre, Le Ballet des grues.
Ouvrier horticole, maçon, photojournaliste, il cumule les petits boulots pour financer l’achat de matériel. Encouragé par quelques succès dans le concours Wildlife Photographer of the Year organisé par la BBC, il décide en 2002 de se consacrer exclusivement à la photographie de la vie sauvage. Grâce à une bourse, il passe trois mois sur l’île d’Hokkaïdo pour photographier les grues du Japon et les cygnes chanteurs sous la neige. En sortira le livre Tancho (2004), personnel et poétique.
Vincent se fait connaître par une écriture photographique unique, inspirée par les estampes japonaises et l’art minimaliste : la brume, la pluie, la neige et le blizzard habillent paysages et animaux, dont on distingue parfois à peine les silhouettes. Ses images naissent de quêtes de plus en plus lointaines et de longues patiences pour se faire oublier des légitimes habitants de la nature : loups d’Éthiopie, ours bruns du Kamtchatka, loups blancs et bœufs musqués de l’Arctique, panthères des neiges du plateau tibétain, manchots empereurs de l’Antarctique…
En 2013, il passe un mois seul et sans assistance sur l’île glacée d’Ellesmere, dans l’Arctique canadien, par 80° de latitude nord. Une meute de neuf loups blancs vient à sa rencontre : ces « fantômes de la toundra » se retrouveront dans son livre Arctique (2015).
De la panthère des neiges, autre prédateur élusif qu’il photographie pour la première fois au printemps 2016 sur le haut plateau tibétain, il tirera deux livres en 2018, dont Tibet, minéral animal avec l’écrivain voyageur Sylvain Tesson.
Ses photographies sont publiées dans la presse, font l’objet d’expositions et sont montrées dans des galeries d’art en France et en Suisse. Vincent est l’auteur d’une douzaine de livres et a fondé les éditions Kobalann en 2010 (www.kobalann.com). Dans la langue des Évènes, peuple nomade de la toundra sibérienne, le mot désigne l’ours bruns, animal mythique qui peuple les contes et légendes, que Vincent a photographié au Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe. Aujourd’hui, Kobalann est aussi dédié à la production de films : Ours, simplement sauvage (2019), coréalisé avec Laurent Joffrion ; La Panthère des neiges (2021) avec Sylvain Tesson, coréalisé avec Marie Amiguet obtient le César 2022 du meilleur film documentaire.
Tibet : minéral animal de
Vincent Munier
LES FRUITS IMMOBILES
Se tenir à l'affût, c'est accepter qu'il ne se passe rien.
Il fait froid, on respire mal, on se tait, on se camoufle, on s'annule,
on finira par oublier sa propre présence, vertu suprême.
On attend l'animal et, contre le dogme du "tout, tout de suite",
il conviendra de préférer le "peut-être, jamais",
exercice douloureux pour un homme moderne!
En voyage, l'espace défile et les jours se succèdent avec leur lot d'imprévus.
A l'affût, c'est le temps qui imprime ses infimes nuances.
La lune se lève, un rapace trace sa boucle dans le ciel,
une colonne de poussière monte, un mammifère apparaîtra peut-être.
Rien n'est moins sûr.
Parfois, seul le silence s'offrira à notre patience.
La récompense se tiendra dans l'attente elle-même.
Quand on aime passionnément la vie, on n'exige pas qu'elle se montre.
Tibet : minéral animal de
Vincent Munier
LE LOUP EST UN LOUP POUR L'OMBRE
Sa silhouette de mauvais garçon rode et court par-delà l'horizon.
Il a toujours l'air d'avoir fait un mauvais coup.
On ne le prend jamais sur le fait.
Rapide, il est libre. En mouvement, il est partout chez lui.
On croirait François Villon s'enfuyant sans le remords aux trousses.
Il court, il chasse, il tue, il chante : une belle vie, plein vent.
Sa nuit est une fête du sang et de la mort.
La cruauté est absente de ses chasses.
Le loup a lu Humain, trop humain de Friedrich Nietzsche :
"Et la vie au moins ce n'est pas la morale qui l'a inventée."
Les bêtes sont "par-delà le bien et le mal". Elles vibrent dans la vérité du présent.
La morale a été inventée par l'homme qui avait quelque chose à se reprocher.
Tibet : minéral animal de
Vincent Munier
L'OEIL NE SAIT PAS CE QU'IL VOIT
Elle se tient là, couchée au pied de la falaise,
présente et invisible, discrètement dominatrice.
Sa robe est mouchetée d'voire et de poussière.
Taches de nacre, ombres d'obsidienne, larmes d'or.
Le ciel et la terre, le jour et la nuit sont fondus dans son pelage.
On braque la lunette sur son corps mais l'oeil met un moment à le discerner.
L'esprit tarde à accepter ce qu'il n'attendait pas.
Le regard peine à voir ce qu'il ne connaît pas.
Notre raison, soudain, comprend que la bête se tient là, postée de pleine face.
Le paysage, par une étrange illusion d'optique, semble se résorber tout entier dans son corps.
Ce n'est plus la panthère qui est camouflée dans le paysage,
mais le monde qui s'est incorporé à elle.
Tibet : minéral animal de
Vincent Munier
Le yack est le totem de la vie avant l'homme
À notre époque humaine, il n'offre rien d'utile.
Ce qu'il nous faut, à nous autres du XXI ° siècle,
ce ne sont pas des forteresses fulminantes
mais des pièces de viande pâturant en rangs et marchant à la file
vers les batteries de bouchers.
Que voulez-vous, l'humanité est devenue la clientèle de la nature.
Tibet : minéral animal de Vincent Munier
« La nature est si cruelle », disent les humanistes (…). Ô certes, ils ont raison. Les panthères ont leurs crocs, les ours la puissance, le renard a sa ruse, les loup rôdent, increvables. Chacun cherche sa proie. Elles redoutent ou épient le moindre mouvement. Mais les bêtes agissent selon leur commandement et leur nécessité. L'instinct les détermine. Le gêne les conduit. Le réflexe les mène. Leur faim n'est pas la cruauté. Prélever sa part n'équivaut pas à étancher sa soif de pouvoir, sa volonté de puissance, et son goût de la violence. Cela, c'est l'apanage des hommes. Déçu de n'avoir hérité de la force à la loterie de l'évolution, l'homme s'est consolé en inventant la folie