Projet 2022-2023 "La panthère des neiges - A partir du jeux chorégraphiques

Enseignement de spécialité DANSE- Première

Humanité Animal(e) - D'après l'exposition "Les trois pôles" de Munier


Découvrir les fondamentaux du mouvement par les jeux chorégraphique

Biographie

Arthur PEROLE intègre en 2007 le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP). Il rencontre des grands noms de la danse comme Peter Goss, André Lafonta, Susan Alexander, Dominique Mercy, participe aux créations d'Edmond Russo/Shlomi Tuizer, de Cristiana Morganti et interprète pour le Junior Ballet du CNSMDP les Noces d’Angelin Preljocaj, Uprising de Hofesh Shechter. A l’issue de cette formation, Arthur poursuit son parcours d’interprète auprès de Tatiana Julien, Annabelle Pulcini, Christine Bastin, Radhouane El Meddeb. En 2013, il rejoint l'équipe de Joanne Leighton pour être interprète dans plusieurs pièces de répertoire : Les Modulables, Made in série et la création 9,000Pas. Après avoir créé des courtes pièces au sein des Ateliers Chorégraphique du Conservatoire de Paris Arthur Perole décide de fonder sa compagnie pour y développer ses projets chorégraphiques. La CieF voit le jour en 2010, basée dans un premier temps à Mouans-Sartoux, elle s’installe à partir de 2017 à Marseille.

principes de création

Arthur Perole propose une danse contemporaine inclusive, parfois ludique, toujours dirigée vers le spectateur et la formation d’un regard autonome. Refusant le constat que la danse fait figure de lointain objet esthétique – tantôt intimidante ou inaccessible pour un public hors des circuits traditionnels –, il conçoit ses créations comme le laboratoire d’une pratique du regard. Regard du chorégraphe vers l’œuvre, tourné vers un héritage à décortiquer, disséquer pour mieux déconstruire (Stimmlos, 2014) ; Regard inspiré du créateur vers le danseur et regard inspirant de la muse (Scarlett, 2015) ; Regard participatif et performatif du public, pouvant influencer le déroulement de la pièce (Rock’n Chair, 2017). Il cherche ainsi à proposer une réflexion de proximité entre chorégraphe, danseur et questionnement du public. Il invite, inclut le spectateur dans le processus chorégraphique, lui offre les outils pour comprendre ce qui se déroule devant ses yeux, des clefs pour (ré)apprendre à regarder.
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Rock'n Chair


Et si la danse était un grand jeu de société, avec ses cartes à danser, actions ou joker, son tapis, ses règles et ses participants ? Expérimenté au fil d’ateliers animés en milieu scolaire, le dispositif conçu par Arthur Perole et la CieF met le jeune public au centre de la création chorégraphique.

Arthur Pérole a conçu la première ébauche de Rock’n Chair, afin d’éclairer la façon dont se construit un spectacle chorégraphique. Celui-ci s’élabore sous les yeux du public grâce à un jeu de cartes à danser, tirées au sort par les quatre interprètes dans une boîte sur la scène. La nature des mouvements, le tracé et le mode des déplacements, leur tempo et même le choix des costumes sont déterminés par les règles édictées par les cartes, de « traverser le plateau » à « rythme saccadé ».

 

À mesure que se déroulent les différentes manches du jeu, les combinaisons chorégraphiques deviennent plus élaborées et le public est invité à intervenir sur le choix des consignes données aux danseurs. Ainsi, chacun participe à la composition en train de naître, dans une ambiance festive et survoltée grâce à la bande son extraite de concerts des Doors. Basé sur un processus aléatoire, ce drôle de work in progress est une initiation à la chorégraphie « cartes sur table ». Isabelle Calabre

 

Télécharger le dossier

Entretien avec Arthur Perole autour du projet Rock'n Chair.



Découvrir le jeu "inducteur" & "Matières"
Projet collectif "Jeux au Musée de la photographie" avec la collaboration de JC Bourmine

Projet « Jeux chorégraphiques au Musée de laphotographie » avec la collaboration de Jean Christoph Bourmine


"Créer sa propre démarche de création à partir d’œuvres de références"


Le projet consiste en 4 séances de travail pratique autour du protocole « Jeux chorégraphique » en collaboration avec JC Bourmine, une visite au Musée pour comprendre et connaître l'artiste ophotographe et en dégager des règles du jeux chorégraphiques autour de Vincent Munier

Une restitution au Musée sera organisée le 14/01/2023.


Compétences poursuivies :


Créer

Mobiliser le corps en danse selon différents registres expressifs ou esthétiques.

Revisiter en actes des démarches artistiques identifiées dans les œuvres étudiées.

Créer un objet chorégraphique en mettant en jeu un ou des processus de composition.


Analyser

Revisiter en actes des démarches artistiques identifiées dans les œuvres étudiées. 

Décrire et analyser les images du corps dansant à partir de différents supports d’observation.

Rendre compte de sa propre expérience dansée, à l’écrit et à l’oral.


Restituer

Présenter et interpréter une composition chorégraphique.

 JC Bourmine

Contrebasse, objet mutant. Après de multiples collaborations aux frontières hybrides entre les musiques improvisées et la musique électronique (Magic Malik, Bumcello ou encore UHT°), le contrebassiste Jean-Christophe Bournine revêt son costume de Merakhaazan pour un Récital électronique à la contrebasse seule.
Elle est peut-être soliste, cette contrebasse à cinq cordes, mais elle sait se multiplier ; via un jeu de samplers, de pédales et de saturations, elle prend toutes les dimensions. Elle se joue (...)

Pour approfondir
Les œuvres au Musée de la photographie

Munier

Amoureux des grands espaces sauvages et voyageur de l’extrême, Vincent Munier est un des plus grands photographes animaliers de sa génération. Depuis plus de 20 ans, il parcourt les paysages les plus sauvages pour en rapporter des images incroyables de la vie au cœur des déserts de glace et de roche les plus rudes. Inspiré par les estampes des peintres japonais et l’art minimaliste, son travail met en scène l’animal au cœur de son environnement.


Rauschenberg et l'Art Plastique

Avec « Les 3 Pôles », Vincent Munier nous offre une saisissante immersion au cœur de ces régions du bout du monde aux conditions extrêmes avec près d’une cinquantaine de photographies prises au cours d’expéditions engagées, en solitaire et en autonomie. 

Il nous transporte dans le blanc envoûtant de l’Arctique, de l’Antarctique en suivant la piste d’animaux mythiques comme le loup arctique, l’ours polaire, le bœuf musqué, le manchot empereur.

Au Svalbard, au Nunavut, en Terre Adélie, Vincent Munier a ce don pour y photographier l’animal dans toute sa splendeur et sa noblesse.

Son dernier voyage l’a emmené sur les hauts plateaux du Tibet que Vincent Munier surnomme « le troisième pôle ».

ci, le photographe est parti sur les traces de la fameuse et très rare panthère des neiges. Mais l’explorateur a également croisé sur son chemin de nombreux autres animaux, parmi lesquels le renard du Tibet, ou encore le chat de Pallas, et des troupeaux de yacks sauvages et d’ânes kiangs…


Retraçant sa dernière expédition au Tibet avec Sylvain Tesson pour lui prêter sa plume d’écrivain voyageur, La Panthère des neiges (2021), coréalisé avec Marie Amiguet, a obtenu en 2022 le César du meilleur film documentaire. Ce film est projeté dans le musée pendant toute la durée de l’exposition.

Biographie

Vincent Munier est né à Épinal, dans les Vosges, en 1976. Son enfance se passe à construire des affûts, bivouaquer en forêt, descendre des rivières en canoë, escalader des parois… Son père, Michel, écologiste de la première heure, lui dévoile ses astuces de campeur et lui transmet le besoin viscéral d’ « entrer dans la forêt sur la pointe des pieds ». Vincent a 12 ans lorsque, dissimulé sous une toile de camouflage et tremblant d’émotion, il réalise son premier cliché de chevreuil.

Après le lycée, ses voyages l’emmènent d’abord dans les forêts primaires des pays de l’Est pour croiser ours, lynx, loups, puis en Scandinavie pour suivre le périple migratoire des grues cendrées. En 1999, il publie son premier livre, Le Ballet des grues.

Ouvrier horticole, maçon, photojournaliste, il cumule les petits boulots pour financer l’achat de matériel. Encouragé par quelques succès dans le concours Wildlife Photographer of the Year organisé par la BBC, il décide en 2002 de se consacrer exclusivement à la photographie de la vie sauvage. Grâce à une bourse, il passe trois mois sur l’île d’Hokkaïdo pour photographier les grues du Japon et les cygnes chanteurs sous la neige. En sortira le livre Tancho (2004), personnel et poétique.

Vincent se fait connaître par une écriture photographique unique, inspirée par les estampes japonaises et l’art minimaliste : la brume, la pluie, la neige et le blizzard habillent paysages et animaux, dont on distingue parfois à peine les silhouettes. Ses images naissent de quêtes de plus en plus lointaines et de longues patiences pour se faire oublier des légitimes habitants de la nature : loups d’Éthiopie, ours bruns du Kamtchatka, loups blancs et bœufs musqués de l’Arctique, panthères des neiges du plateau tibétain, manchots empereurs de l’Antarctique…

En 2013, il passe un mois seul et sans assistance sur l’île glacée d’Ellesmere, dans l’Arctique canadien, par 80° de latitude nord. Une meute de neuf loups blancs vient à sa rencontre : ces « fantômes de la toundra » se retrouveront dans son livre Arctique (2015).

De la panthère des neiges, autre prédateur élusif qu’il photographie pour la première fois au printemps 2016 sur le haut plateau tibétain, il tirera deux livres en 2018, dont Tibet, minéral animal avec l’écrivain voyageur Sylvain Tesson.

Ses photographies sont publiées dans la presse, font l’objet d’expositions et sont montrées dans des galeries d’art en France et en Suisse. Vincent est l’auteur d’une douzaine de livres et a fondé les éditions Kobalann en 2010 (www.kobalann.com). Dans la langue des Évènes, peuple nomade de la toundra sibérienne, le mot désigne l’ours bruns, animal mythique qui peuple les contes et légendes, que Vincent a photographié au Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe. Aujourd’hui, Kobalann est aussi dédié à la production de films : Ours, simplement sauvage (2019), coréalisé avec Laurent Joffrion ; La Panthère des neiges (2021) avec Sylvain Tesson, coréalisé avec Marie Amiguet obtient le César 2022 du meilleur film documentaire.

Tibet : minéral animal de Vincent Munier
LES FRUITS IMMOBILES

Se tenir à l'affût, c'est accepter qu'il ne se passe rien.
Il fait froid, on respire mal, on se tait, on se camoufle, on s'annule,
on finira par oublier sa propre présence, vertu suprême.
On attend l'animal et, contre le dogme du "tout, tout de suite",
il conviendra de préférer le "peut-être, jamais",
exercice douloureux pour un homme moderne!
En voyage, l'espace défile et les jours se succèdent avec leur lot d'imprévus.
A l'affût, c'est le temps qui imprime ses infimes nuances.
La lune se lève, un rapace trace sa boucle dans le ciel,
une colonne de poussière monte, un mammifère apparaîtra peut-être.
Rien n'est moins sûr.
Parfois, seul le silence s'offrira à notre patience.
La récompense se tiendra dans l'attente elle-même.
Quand on aime passionnément la vie, on n'exige pas qu'elle se montre.


Tibet : minéral animal de Vincent Munier
LE LOUP EST UN LOUP POUR L'OMBRE

Sa silhouette de mauvais garçon rode et court par-delà l'horizon.
Il a toujours l'air d'avoir fait un mauvais coup.
On ne le prend jamais sur le fait.
Rapide, il est libre. En mouvement, il est partout chez lui.
On croirait François Villon s'enfuyant sans le remords aux trousses.
Il court, il chasse, il tue, il chante : une belle vie, plein vent. 
Sa nuit est une fête du sang et de la mort.
La cruauté est absente de ses chasses.
Le loup a lu Humain, trop humain de Friedrich Nietzsche :
"Et la vie au moins ce n'est pas la morale qui l'a inventée."
Les bêtes sont "par-delà le bien et le mal". Elles vibrent dans la vérité du présent.
La morale a été inventée par l'homme qui avait quelque chose à se reprocher.

Tibet : minéral animal de Vincent Munier
L'OEIL NE SAIT PAS CE QU'IL VOIT

Elle se tient là, couchée au pied de la falaise,
présente et invisible, discrètement dominatrice.
Sa robe est mouchetée d'voire et de poussière.
Taches de nacre, ombres d'obsidienne, larmes d'or.
Le ciel et la terre, le jour et la nuit sont fondus dans son pelage.
On braque la lunette sur son corps mais l'oeil met un moment à le discerner.
L'esprit tarde à accepter ce qu'il n'attendait pas.
Le regard peine à voir ce qu'il ne connaît pas.
Notre raison, soudain, comprend que la bête se tient là, postée de pleine face.
Le paysage, par une étrange illusion d'optique, semble se résorber tout entier dans son corps.

Ce n'est plus la panthère qui est camouflée dans le paysage,
mais le monde qui s'est incorporé à elle.

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